• Langue : Français
• Identifiant : ULIL_SMOR_2025_003
• Faculté/Ecole : Médecine
• Date de soutenance : 03/06/2025
• Type de mémoire : Mémoire de Master
• Discipline : Mémoire d'Orthophonie

Résumé

Ce mémoire explore les caractéristiques de la communication verbale chez les personnes présentant un bégaiement (PPB), en comparaison avec un groupe contrôle de locuteurs fluents (CTRL). À travers une tâche de description collaborative d’images, plusieurs variables ont été analysées : la quantité de mots produits, les feedbacks de type « ajout d’information » et « répétition ». L’étude s’intéresse également à la manière dont ces productions sont influencées par des facteurs psychologiques tels que la peur de l’évaluation sociale, les pensées négatives liées au bégaiement et les comportements de sécurité. Les résultats montrent que les PPB produisent plus de mots, de feedbacks de type « ajout d’information » et « répétition » que les CTRL lors du premier essai, avant de réduire fortement leur production par la suite comme les CTRL. Cette diminution rapide des feedbacks observés, suggère la mise en place d’un terrain commun lors de l’interaction. Aucune corrélation significative n’a été trouvée entre les variables verbales et les facteurs psychologiques mesurés, ni avec la sévérité perçue du bégaiement. Ces conclusions sont cependant à prendre avec précaution et nécessitent une confirmation sur un échantillon plus important. Cette étude souligne l’importance d’intégrer une approche interactionnelle dans l’évaluation et l’accompagnement orthophonique des PPB, afin de mieux comprendre les ajustements communicationnels mis en place au quotidien. Elle invite à dépasser une vision centrée uniquement sur la fluence pour s’intéresser à la réalité vécue des interactions.

Résumé traduit

This dissertation explores the characteristics of verbal communication in people who stutter (PWS) compared with a control group of fluent speakers (CTRL). Using a collaborative picture‑description task, we analysed three variables: overall word count, « information‑adding » feedback, and « repetition » feedback. The study also examines whether these linguistic behaviours are modulated by psychological factors such as fear of social evaluation, stuttering‑related negative thoughts, and safety behaviours. Results show that, during the first trial, PWS produced more words and delivered a higher frequency of both types of feedback than CTRL participants, before sharply reducing their output in subsequent trials, mirroring the controls. This rapid decline in feedback suggests the progressive establishment of common ground within the interaction. No significant correlations were found between the verbal measures and the psychological factors assessed, nor with perceived stuttering severity. These findings should be interpreted with caution and require replication in a larger sample. Overall, the study underscores the value of adopting an interaction‑focused approach in the assessment and clinical management of PWS, so as to capture the communicative adjustments they employ in daily life. It encourages moving beyond a purely fluency‑centred perspective toward a consideration of the lived reality of conversational interactions.