• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2024ULILM426
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 23/10/2024

Résumé en langue originale

Contexte : Proposer des créneaux de consultation sans rendez-vous (ou libre) dans son cabinet, est un choix d’organisation propre au médecin généraliste. Cette pratique semble en recul, invitant à s’interroger sur les raisons de son évolution, mais aussi sur l’impact de ce changement concernant la mission de premier recours du médecin généraliste et la gestion des soins non programmés. Objectif : Explorer les perceptions des médecins généralistes concernant la pratique de la consultation sans rendez-vous et identifier les stratégies adoptées par ces médecins pour la prise en charge des soins non programmés. Méthode : Etude qualitative menée à travers dix entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes du Cambrésis, entre mai et juillet 2024. Analyse inspirée de la théorisation ancrée, avec triangulation des données. Résultats : La consultation libre est le reflet d’une pratique antédiluvienne. Aujourd’hui, les médecins généralistes veulent s’affranchir de l’ethos traditionnel de leur métier, synonyme d’une disponibilité incommensurable, au profit d’une meilleure qualité de vie, moins stressante. L’informatisation des cabinets, le secrétariat médical, la pandémie COVID-19 sont autant de facteurs qui ont contribué à la désertion de ce mode d’exercice. Dans le même temps, la démographie médicale est à la peine, alors que les praticiens font face à un nombre croissant de sollicitations, par des patients toujours plus exigeants. Les médecins généralistes s’organisent à leur échelle pour s’adapter et tenter de répondre aux demandes de soins non programmés. Quand ils n’y parviennent pas, de nouvelles structures prétendent être un soutien à la médecine de ville. Aux yeux de certains praticiens, elles n’ont qu’un rôle palliatif, menaçant d’altérer la relation médecin – malade et contribuant au dépérissement du « médecin de famille ». Conclusion : Travailler sans rendez-vous ne représente plus une norme parmi les modes d’organisation des médecins généralistes qui doivent mettre en place de nouvelles alternatives pour la gestion des soins non programmés. Le consumérisme médical prégnant impose lui aussi une diversification de l’offre de soins. Ainsi, les médecins généralistes qui semblent s’éloigner des cabinets libéraux, peuvent faire le choix de renouer avec la consultation libre, au sein de structures de soins non programmés.