• Langue : Français
• Discipline : Médecine d'urgence
• Identifiant : 2024ULILM334
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 10/10/2024

Résumé en langue originale

Contexte : L’augmentation continue des passages aux urgences, la diminution des ressources médicales et la nécessité d’assurer une qualité de soin rendent essentiel de repenser l’organisation du travail des urgentistes. Le travail posté et de nuit perturbe le système circadien, entraînant des troubles comme le syndrome métabolique et les dyssomnies. Ces perturbations pourraient affecter les performances cognitives, avec un impact probable sur la qualité des soins. Cette étude multicentrique et prospective examine les variations attentionnelles des urgentistes selon la durée des postes (≤15h ou >15h) et les caractéristiques individuelles, afin d’optimiser les organisations de travail. Méthode : L’étude APoSHeW a inclus 64 médecins urgentistes de 10 centres hospitaliers (Nord- Pas-de-Calais) les 12 et 13 juin 2024. Chaque participant a réalisé des tests de vigilance (PVT) au début et à la fin de leurs postes, puis complété des questionnaires sur le sommeil (PSQI), le stress perçu (PSS-14), l’épuisement professionnel (MBI) et le chronotype (MEQ) une semaine après. Les caractéristiques des services d’urgences ont aussi été recueillies. Résultats : L’âge moyen était de 36±11 ans, avec 56 % de femmes. Près de 60 % des participants ont complété le PVT2 et 56 % ont répondu aux questionnaires. Aucune différence significative du temps de réaction n’a été observé selon la durée du poste court ou long (delta PVT -17,5 ms vs - 27 ms ; p = 0,51). 80 % des participants avaient une mauvaise qualité de sommeil (PSQI > 5) et un stress perçu modéré (PSS-14 moyen à 22,5). L’épuisement émotionnel concernait 15 % des participants, dont 100% étaient des femmes. De plus, 35 % présentaient un score élevé de dépersonnalisation et 32,5 % un faible accomplissement personnel. Les temps de réaction étaient plus lents et les erreurs plus fréquentes avec l’utilisation de smartphones (80 %) comparé aux ordinateurs. Conclusion : L’étude APoSHeW n’a pas mis en évidence de différence significative dans les performances attentionnelles, probablement en raison de limites méthodologiques. L’étude souligne toutefois la vulnérabilité des urgentistes face au burn-out et aux troubles du sommeil. Des campagnes de dépistage régulières sont essentielles. Cette étude pilote, en identifiant les ajustements nécessaires, a préparé le terrain pour de futurs travaux à plus grande échelle sur la question de l’organisation du travail des urgentistes.