• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2024ULILM253
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 26/09/2024

Résumé en langue originale

Introduction : L'obésité touche environ 8 millions de personnes en France, d'après les données de l'enquête Obépi 2020 (3). Malgré les efforts déployés pour faire face à ce problème, l’incidence de cette pathologie continue de croître, mettant en évidence les défis que rencontrent les médecins généralistes (MG) pour accompagner cette population. Cette recherche vise à analyser les perceptions et attentes des patients en situation d’obésité quant à la co-construction de leur parcours de soins avec leur MG, tout en examinant le rôle que joue la stigmatisation dans les soins de premier recours. Méthodes : Nous avons mené une étude qualitative, comprenant dix entretiens semi-dirigés avec des patients ayant un IMC ≥ 35, dans le département du Nord de la France. Les données enregistrées ont été analysées selon la "méthode de théorisation ancrée" afin d'extraire des étiquettes regroupées en catégories, formant ainsi les résultats de l’étude. Résultats : Les pratiques de soins que les patients en situation d’obésité jugeaient efficaces reposaient principalement sur une expertise médicale éclairée et une relation de confiance avec le MG. Les patients souhaitaient une prise en charge globale qui incluait des conseils sur le mode de vie, un suivi régulier, des orientations vers d'autres professionnels, et une attention particulière à la non-stigmatisation. La relation de confiance renforçait leur compréhension de l'obésité et leur volonté d’être acteurs de leur santé, malgré les difficultés rencontrées. Cependant, la stigmatisation médicale et sociale, ainsi que des obstacles financiers, compliquaient leur parcours, provoquant des comportements d'évitement et des répercussions psychologiques. Bien qu'ils admettaient que leur MG pouvait involontairement y contribuer par un matériel inadapté, ils estimaient que la stigmatisation directe venait surtout de professionnels moins familiers. Conclusion : Cette étude révèle que les patients en situation d'obésité sévère souhaitent que les médecins se concentrent non seulement sur la gestion du poids, mais aussi sur les défis quotidiens qu'ils rencontrent. Ils recherchent une approche plus équilibrée, avec une meilleure compréhension de leur vécu et une relation empreinte de patience et d'empathie. Les recommandations de la HAS pour 2024, qui répondent à ces préoccupations, offrent des perspectives positives pour une amélioration future des soins, même si leur mise en oeuvre nécessitera du temps.