• Langue : Français
• Discipline : Médecine interne
• Identifiant : 2014LIL2M220
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 26/06/2014

Résumé en langue originale

Contexte : Les pneumopathies acquises sous ventilation mécanique (PAVM) à P. aeruginosa sont une complication infectieuse fréquente chez le patient de réanimation et sont à l’origine d’une morbi-mortalité importante. L’utilisation d’une bi-antibiothérapie probabiliste est actuellement recommandée mais son intérêt est controversé. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact d’une mono- ou d’une bi-antibiothérapie probabiliste sur la mortalité en réanimation. Méthode : Une étude de cohorte monocentrique a été menée dans le Service de Réanimation et Maladies Infectieuses du Centre Hospitalier de Tourcoing. Tous les patients ayant présenté une PAVM à P. aeruginosa de 1994 à 2013 ont été inclus. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux des patients. L’association entre une mono- ou une bi-antibiothérapie probabiliste et le risque de décès en réanimation a été évaluée par la méthode de Kaplan-Meier et par un modèle de Cox multivarié. Résultats : Cent patients ont été inclus dans l’étude : 76 hommes, âge médian 64 ans, indice de gravité simplifié II (IGS II) médian au diagnostic de la PAVM 37.5, 45 patients avec défaillance hémodynamique, 31 patients présentant une infection à P. aeruginosa multirésistant. Au total, 85 patients ont reçu une bi-antibiothérapie probabiliste et 15 patients une mono-antibiothérapie probabiliste. L’antibiothérapie probabiliste était adéquate chez 91 patients, 11 (73.3%) dans le groupe monothérapie et 80 (94.1%) dans le groupe bithérapie. Trente-neuf patients sont décédés en réanimation, 7 (46.7%) dans le groupe monothérapie et 32 (37.6%) dans le groupe bithérapie. En analyse multivariée, il n’a pas été mis en évidence d’association significative entre une mono- ou une bi-antibiothérapie probabiliste et le risque de décès en réanimation (bithérapie versus monothérapie, HR 1.53, IC 95% 0.46-5.09, p=0.49). En revanche, une diminution significative du risque d’antibiothérapie initiale inadéquate a été retrouvée en cas de bi-antibiothérapie probabiliste (bithérapie versus monothérapie, OR 0.12, IC 95% 0.02-0.63, p=0.01). Conclusion : Les patients présentant une PAVM à P. aeruginosa sont en majorité traités par bi-antibiothérapie probabiliste et leur mortalité reste élevée. L’utilisation d’une bi-antibiothérapie probabiliste, bien qu’associée à une diminution du risque d’antibiothérapie initiale inadéquate, n’est pas associée à une diminution de la mortalité en réanimation.

Résumé traduit

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