• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2023ULILM001
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 05/01/2023

Résumé en langue originale

Contexte : La France en 2022 est l’un des derniers pays d’Europe n’imposant pas de contrôle obligatoire de l’aptitude médicale à la conduite automobile à sa population âgée. Bien que les chiffres de l’INSERR montrent qu’il ne s’agit pas de la population la plus dangereuse sur nos routes, le sujet âgé au volant est stigmatisé et considéré comme dangereux par le reste de la population. Un contrôle peut cependant se faire et devrait même être réalisé dans certaines situations médicales, ce qui n’est pas toujours le cas. Aujourd’hui celui-ci est réalisé par des médecins agréés de la sécurité routière qui sont les seuls à pouvoir le faire. Objectif : Recueillir l’expérience, les représentations, les attentes et l’avis qu’ont les médecins agréés de la sécurité routière concernant la problématique de la personne âgée au volant et la mise en place d’un contrôle médical obligatoire. Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative à partir d’entretiens semi-dirigés auprès des médecins agréés de la sécurité routière dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Résultats : L’ensemble des médecins interrogés (10/10) se sont accordés à dire qu’un arrêt de la conduite chez une personne âgée est synonyme d’une perte d’autonomie. Les 10 médecins ont aussi déclaré que la personne âgée n’est pas plus responsable d’accidents graves sur les routes et notamment par rapport aux jeunes conducteurs, car elle est prudente et adapte leur conduite. Les consultations de personnes âgées représentent une part très faible de leur activité et la question d’un arrêt de la conduite est à leurs yeux souvent réglée avec la famille et le médecin traitant. Si tous estiment qu’un renforcement des pratiques concernant cette thématique est nécessaire, 6 médecins sur 10 sont contre la mise en place d’une consultation médicale obligatoire à un âge donné. Enfin, beaucoup estime que seules certaines situations sont compliquées à évaluer et nécessiteraient une évaluation pluridisciplinaire ainsi qu’une amélioration de la législation prévue à cet effet. Conclusion : Les résultats de notre étude qualitative vont dans le sens des chiffres de la sécurité routière et de la littérature existante. Comme les médecins interrogés ont pu l’exprimer, il semble qu’un contrôle médical obligatoire ait une balance bénéfice-risque défavorable. Cependant une évolution des pratiques et de la législation semble nécessaire.