Titre original :

Des princes cruels ? La place de la brutalité dans les modes de gouvernement à la fin du Moyen Âge (France, Angleterre, Pays-Bas bourguignons)

Titre traduit :

Cruel princes ? Brutality and modes of government at the end of the end of the Middle Ages (France, England, principality of Burgundy)

Mots-clés en français :
  • Souveraineté
  • Raison d'Etat
  • Violence

  • Politique et gouvernement -- France -- Moyen âge
  • Politique et gouvernement -- Grande-Bretagne -- 1066-1485
  • Politique et gouvernement
  • Violence politique
  • Raison d'État
  • Souveraineté
Mots-clés en anglais :
  • Sovereignty
  • Violence
  • Reason of State

  • Langue : Français
  • Discipline : Histoire, civilisations, archéologie et art des mondes anciens et médiévaux
  • Identifiant : 2023ULILH046
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 07/12/2023

Résumé en langue originale

À la fin du Moyen Âge, aux XIVe et XVe siècles, les modes de gouvernement évoluent : pour certains historiens et dans certains espaces (France et Angleterre), l'État dit « moderne » se met en place. Là, un pouvoir souverain centralisé se développe, incarné par la figure du prince et reposant en partie sur l'élaboration d'une obéissance sacralisée, du vassal au souverain. Ce dernier, corps physique et corps politique, représente l'autorité. Par sa puissance et sa majesté, il instaure, exprime et donne à voir le pouvoir qui doit être respecté et obéi. Cette société ainsi structurée et cette époque sont aussi celles d'une quête d'ordre public et de paix, pour laquelle, à l'intérieur du cadre social et politique et de ses hiérarchies, le recours à la violence est un moyen possible. Certes, de nombreux travaux ont été réalisés sur la place de la violence dans la société médiévale, qui voient en elle une composante de l'ordre social, servant au maintien de l'honneur et de la renommée, essentiels dans une société de l'apparence ; dans cette lecture, la société accepte alors la violence réparatrice, positive, celle qui rétablit l'ordre. Mais la violence prend une autre dimension lorsqu'elle émane de la personne du prince, et surtout lorsqu'elle sort des cadres où elle est communément admise. Les récits attachés aux princes de la fin du Moyen Âge témoignent d'actes violents qui ne se conforment pas à ces règles. Au delà de la violence, c'est alors la cruauté de ces hommes éminents qui est dénoncée. Ponctuels ou inscrits dans la loi, ces actes sont à replacer dans le contexte d'un mouvement de plus grande ampleur. Participent-ils formellement à la construction de la souveraineté et, à plus long terme, à la marche de celle-ci vers l'absolutisme ? Peut-on dans ce cas considérer que l'instrumentalisation de la peur, induite par celle de la cruauté, participe à un nouveau mode de gouvernement en servant d'appui à la raison d'État ? C'est l'un des questionnements majeurs vers lesquels tendra cette étude, à travers les exemples des royaumes de France, d'Angleterre et des Pays-Bas, dispersés puis unifiés sous l'égide des ducs de Bourgogne.

Résumé traduit

At the end of the Middle Ages, while the royal function and the art of government are theorized with political and didactic literature, the power is gradually centralized around the person of the prince. Being the holder of authority, the latter gathers and guarantees the maintenance of a society structured around the ideals of peace and public order, conforming his acts to a strong Christian morality. But government, at the dawn of the establishment of the so-called modern state (and before the rise of absolutism), is evolving. The medieval prince who has to display his natural and lawful authority (especially by his exemplariness), also has to work on the preservation of his power. In the name of his duty, he happens to accomplish -and justify- certain actions, some of which could transgress the rules. If the Reason of State is only named in the 16th century, its principle could already lie in the princes' motivation for action at the end of the Middle Ages in the building of sovereignty. Between necessity and rationality, the prince willing to dominate could invoke a superior reason (a foreshadowing of the modern State?) and, in its name, use the force out of the common rules. The examination of some specific violent episodes of the late fifteenth century, comparing the cases of constituted and unfinished kingdoms (England, France, and the principality of Burgundy), is interesting to observe the contexts of these extraordinary demonstrations of force, and especially the way they are justified. Beyond the set-up speech of the sources, the necessity of such acts is in question. So is the cruelty displayed by the prince. Does the exploitation of fear strengthen the prince's authority? Does it participate in a new mode of government by serving as support for the Reason of State?

  • Directeur(s) de thèse : Lecuppre-Desjardin, Elodie - Lecuppre, Gilles
  • Président de jury : Schnerb, Bertrand
  • Membre(s) de jury : Bousmar, Eric
  • Rapporteur(s) : Doudet, Estelle - Hochner, Nicole
  • Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société

AUTEUR

  • Méresse, Marie-Hélène
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