• Langue : Français
• Discipline : Sociologie
• Identifiant : 2020LILUA018
• Type de thèse : Doctorat
• Date de soutenance : 17/11/2020

Résumé en langue originale

L’agriculture biologique bénéficie d’une image positive auprès des consommateurs. Ceux qui œuvrent dans ce secteur sont pourtant assez mal connus, en particulier en ce qui concerne leurs conditions de travail. Or, les producteurs, agriculteurs et salariés, doivent respecter un cahier des charges assez strict qui, en interdisant les pesticides et autres intrants chimiques, implique un travail physique plus intensif. Le but de la thèse est de comprendre comment la santé de ceux qui œuvrent à la production biologique est mise à mal pour satisfaire les attentes des consommateurs. Pour y parvenir, une enquête ethnographique reposant sur 59 entretiens (avec, notamment, des agriculteurs et des salariés) et près de 200 heures d’observations a été réalisée dans 18 exploitations agricoles productrices de légumes biologiques, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Une construction idéal-typique permet de croiser des types d’exploitations agricoles à des formes d’organisation du travail et des modes de gestion du risque. Ainsi, les exploitations agricoles « entrepreneuriales » sont caractérisées par une organisation du travail reposant sur la subordination et la flexibilité de la main-d’œuvre qui est amenée à dissimuler les risques pris dans l’activité. Les exploitations agricoles « familiales » n’embauchent pas de main-d’œuvre salariée mais peuvent avoir de l’aide extérieure. Le travail y est principalement familial et les risques sont incorporés aux pratiques. Les exploitations agricoles « sociales » sont des structures d’insertion socioprofessionnelle et se caractérisent par une forme de travail aidé. La gestion des risques est externalisée à la MSA, organisme de protection sociale agricole, ce qui donne lieu à une « protocolisation » du risque.

Résumé traduit

Organic farming holds a positive image with consumers. But people working in this area are poorly known regarding their working conditions. Producers, farmers and employees, must comply with strict specifications which, by prohibiting pesticides and other chemical inputs, involves more intensive physical work. The purpose of this dissertation is to understand how the health of those who work in organic production is compromised in order to meet consumers expectations. To this end, an ethnographic study based on 59 interviews (with, especially, employees and farmers) and nearly 200 hours of field observation was conducted in 18 organic farms producing vegetables in the North of France. An ideal-typical construction enables to cross-reference different types of exploitation according to their work organization and risk management. Thus, 'entrepreneurial' farms are characterized by a work organization based on the subordination and flexibility of the workforce, which is necessary to mask the risks taken in this occupation. "Family" farms do not hire labor, but may have outside help. This work being family-run risks are integrated into practices. “Social” farms are socio-professional integration structures and are characterized by a form of assisted work. Risk management is outsourced to the "Mutualité Sociale Agricole", an agricultural social protection organization which gives rise to a "protocolisation" of risk.