Titre original :

Gouverner la biodiversité par le marché. L'État, les cabinets de conseil et la compensation écologique

Titre traduit :

Governing biodiversity through the market. The State, consulting firms and biodiversity offset

Mots-clés en français :
  • Compensation écologique
  • Marché
  • Performance
  • New public management

  • Compensation écologique
  • Politique publique
Mots-clés en anglais :
  • Biodiversity offset
  • Market
  • Performance
  • New public management

  • Langue : Français
  • Discipline : Science politique
  • Identifiant : 2019LILUD017
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 20/11/2019

Résumé en langue originale

Les évolutions de l’action publique de ces quarante dernières années, regroupées sous la dénomination de New Public Management (Hood, 1991), ont amené les acteurs privés du conseil à jouer un rôle de plus en plus conséquent dans la mise en oeuvre des politiques publiques (Dreyfus, 2010). Ces acteurs, experts professionnels (Boussard, Demazière et al., 2011) participent à la définition de la compensation écologique comme problème public et des manières de la mettre en oeuvre. Son cadrage découle alors de la rencontre entre ces consultants professionnels et un contexte de performance (Jany-Catrice, 2012) et se révèle dans les attentes de l’action publique, au sein des textes règlementaires (Smith, 2007) ou de la commande publique (Nonjon, 2006). Les services de l’État mobilisent ainsi le marché comme un instrument politique (Ansaloni, Smith, 2014 ; Ansaloni, 2017 ; Ansaloni, Smith, 2017) et délèguent les évaluations écologiques et la mise enoeuvre de la compensation aux cabinets de conseil tout en maintenant un contrôle sur leur activité. L’État légitime en conséquence l’activité des cabinets de conseils. C’est ce que permet de montrer cette thèse, à partir d’une enquête en immersion, pendant quatre ans, au sein d’un cabinet de conseil et d’entretiens auprès des aménageurs et des services de l’État. La compensation ainsi définie au sein de l’action publique illustre et reflète le postulat selon lequel le vivant est substituable par la main de l’homme et que sa valeur s’appréhende à partir d’une relation aux sociétés humaines. Elle incarne une perception et des valeurs issues d’un cadrage utilitariste et anthropocentré, véhiculé par les consultants. La compensation a ainsi un coût et une valeur économique exprimés par la monnaie, unité socialement construite. La réhabilitation de la biodiversité deviendrait ainsi un objet produit pour la vente sur un marché dédié : une « marchandise fictive » (Polanyi, 1983). Ainsi absorbée dans le marché, la biodiversité se voit conférer une valeur d’usage et unevaleur d’échange. Or, la biodiversité est ontologiquement une « donnée ». Cette thèse questionne ainsi finalement la valeur de la nature institutionnalisée par le marché dès lors qu’il devient une norme de gouvernement

Résumé traduit

Over the past forty years, the changes within public action - acknowledged as New Public Management (Hood, 1991) - have led to an increasing role to play for the private actors in the consulting sector to play, regarding public policies’ implementation (Dreyfus, 2010). These actors, professional experts (Boussard,Demazière, et al., 2011) contribute to the definition of biodiversity offsets as a public problem and its answers. The frame proposed for public problems is thus a result of the mix of these professional consultants and a context of performance (Jany-Catrice, 2012) and it can be revealed through both public policies’expectations and regulations (Smith, 2007) or public order (Nonjon, 2006). State services thus use the market as a political instrument (Ansaloni, Smith, 2014; Ansaloni, 2017; Ansaloni, Smith, 2017) and delegate ecological assessments and the implementation of compensation to consulting firms while controlling theiractivities. The State therefore legitimizes the activity of consulting firms. This is what this research defends, based on a four-year immersion survey within a consulting firm and interviews with planners and government departments. The biodiversity offset as it is then defined in public policies illustrates and spread the idea according wich living organisms are substitutable by human hands and that their value can be understood from their relationship with human societies. It embodies a perception and carries values resulting from a utilitarian and anthropocentric framework, conveyed by consultants. Biodiversity offset thus has a cost and an economic value expressed by currency, a socially constructed unit. Environmental rehabilitation would thus become an object produced for sale on a dedicated market: a "fictitious commodity" (Polanyi, 1983).Absorbed into the market, biodiversity has both a use and an exchange value. The problem is that land is ontologically a "given". Eventually, this work thus question the value of nature institutionalized through the markek when it has become a tool for governments.

  • Directeur(s) de thèse : Mathiot, Pierre - Villalba, Bruno
  • Laboratoire : Centre d'études et de recherches administratives politiques et sociales (Lille)
  • École doctorale : École doctorale des Sciences Juridiques, Politiques et de Gestion (Lille)

AUTEUR

  • Petitimbert, Rémy
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