• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2017LIL2M439
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 20/10/2017

Résumé en langue originale

Aujourd’hui, la plupart des rencontres entre un psychiatre et un patient présentant une obésité se limite à deux circonstances distinctes : en amont du dispositif de chirurgie bariatrique dans un contexte ponctuel d’évaluation, et en aval de cette prise en charge lorsque celle-ci est contre indiquée ou inefficace. Dans le premier cas le psychiatre est cantonné à une position d’expert, et dans le second il peut être confronté à ses propres limites en termes de connaissances et d’outils thérapeutiques. Ce constat nous a ainsi poussés à mener une réflexion sur la place du psychiatre dans la prise en charge de ces patients en grande souffrance. Une revue de la littérature montre que l’obésité est en constante augmentation et concernerait actuellement 15% de la population adulte en France. Devant l’importance des complications somatiques et de la mortalité, la prise en charge se concentre sur les problématiques pondérales et somatiques. Cependant, malgré le développement de nouvelles perspectives de soins, comme la chirurgie bariatrique, les résultats restent mitigés. Une réflexion autour de l’identité des patients résistants à cette prise en charge amène alors à questionner l’intérêt de distinguer différentes formes d’obésités plutôt que de les englober sous une appellation unique et symptomatique. En particulier, cette sous-population de patients questionne sur son rapport à la nourriture et surtout à la limite, faisant ainsi écho aux problématiques addictives. A travers diverses approches (clinique, neurobiologique et psychopathologique) nous proposons alors une grille de lecture addictologique de l’obésité, en détaillant comment la nourriture assure une fonction d’économie psychique, tout en s’appuyant sur des fondements neuro-anatomiques propres aux addictions. Si l’on ne peut pas considérer l’obésité dans sa globalité comme une addiction, certains comportements alimentaires à l’origine de celle-ci semblent donc s’intégrer dans une problématique addictive. L’addictologie permet ainsi de porter un autre regard sur la question du surpoids, menant nos réflexions d'une conception centrée sur un symptôme somatique monolithique - l'obésité - à une conception centrée sur un comportement subjectif – l’hyperphagie. Ce glissement conceptuel permet d’envisager des perspectives pratiques (en termes de formation, prévention et prise en charge), dans lesquelles le psychiatre a sans conteste un rôle à jouer au sein de dispositifs pluridisciplinaires.

Résumé traduit

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