• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2017LIL2M333
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 20/09/2017

Résumé en langue originale

Contexte : Confrontée au questionnement de l'utilisation des antibiotiques en fin de vie, la médecine palliative fait face à une préoccupation éthique en termes de futilité et de proportionnalité des soins. Notre travail recueille les réflexions, le raisonnement et l'argumentaire du médecin conduisant à la décision d'une telle prescription. Méthode : Cette étude observationnelle, prospective, multicentrique, qualitative et quantitative fut menée dans deux unités de Soins Palliatifs sur six mois. Un questionnaire interrogeait les médecins sur leurs motivations quant à l'initiation, la poursuite, l'abstention ou l’arrêt d'antibiothérapie chez des patients hospitalisés en soins palliatifs. La perception subjective par le prescripteur des bénéfices et limites du traitement était aussi évaluée. Résultats : 103 patients développèrent 120 infections, pour lesquelles 66 antibiothérapies furent initiées, 31 poursuivies, 7 arrêtées et 16 non-prescrites. Les arguments objectivés étaient d'ordre médicaux : les antécédents, l’existence d’un diagnostic infectieux, l’état général et le pronostic du patient, la symptomatologie. Le type de décision était associé à l’OMS du patient (p= 0.045). Des éléments d'ordre plus technique tels que la voie d'administration, les données paracliniques et bactériologiques, la réponse à l’antibiothérapie et le risque d'effets indésirables guidaient le choix de l'antibiotique. La décision se construisait après discussion collégiale autour d'objectifs thérapeutiques spécifiques aux soins palliatifs centrés sur les symptômes et le confort. Sur les 95 antibiothérapies prescrites, 46 sont arrivées à terme, 9 poursuivies au domicile,16 arrêtées, 24 décès sont survenus sous antibiotique. 64 antibiothérapies semblaient bénéfiques pour le prescripteur. Le bénéfice était significativement associé à l’OMS (p= 0.03) L'arrêt ou la poursuite de la thérapeutique étaient significativement associés à l’absence ou présence de bénéfice (p <0.0001) et à la réévaluation de l’antibiotique à 72h (p=0.049). Discussion : Ce travail montre l’importance de définir, dans un contexte particulier et selon la singularité du patient, les objectifs envisagés par l’instauration d'une antibiothérapie afin qu'elle ne devienne futile et de considérer les limites diagnostiques et thérapeutiques dans un souci de proportionnalité des traitements, pour que la prise en charge proposée soit adaptée aux objectifs de soins, de confort et d’accompagnement d’une situation de fin de vie.

Résumé traduit

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