Titre original :

Impact psychologique de la judiciarisation et médecine défensive : étude quantitative menée auprès des médecins généralistes installés et remplaçants du Nord-Pas-de-Calais

Mots-clés en français :
  • Médecine générale
  • judiciarisation
  • médecine défensive
  • Nord-Pas-de-Calais

  • Judiciarisation
  • Médecins -- Responsabilité professionnelle
  • Médecine -- Pratique
  • Médecins généralistes
  • Médecine générale
  • Responsabilité légale
  • Médecine défensive
  • Médecins généralistes
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine générale
  • Identifiant : 2016LIL2M452
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 08/12/2016

Résumé en langue originale

Contexte : La judiciarisation peut provoquer un sentiment d’insécurité voire de souffrance pour le soignant qui craint d’être mis en cause. Pour se protéger, certains médecins ont développé des pratiques dites défensives. Non centrées sur le patient, elles sont coûteuses et parfois iatrogènes. L’objectif de ce travail est d’évaluer si la souffrance générée par la judiciarisation est corrélée à la pratique d’une médecine défensive. Méthode : Une étude quantitative observationnelle transversale a été réalisée auprès de 300 médecins généralistes installés et remplaçants tirés au sort dans la région Nord-Pas-de- Calais. Un formulaire anonyme a permis le recueil des caractéristiques sociodémographiques et de l’impact psychologique et professionnel de la judiciarisation sur les soignants. L’avis des médecins a été mesuré par des échelles de Likert. Résultats : Le taux de réponse exploitable est de 58,7%. 50% des interrogés ont eu un «antécédent de judiciarisation» : une menace pour 47,2% et une ou des poursuites pour 23,9%. Une pression médico-légale est ressentie par 72% des médecins. Cela génère une souffrance pour 82,1% d’entre eux. Face à la judiciarisation, 29,3% des médecins se disent prêts à cesser leur exercice libéral, 22,1% à arrêter la médecine et 73,4% déclarent mettre en place des pratiques défensives. Les stratifications sur le genre (homme/femme), le type d’exercice (installé/remplaçant) et les antécédents de judiciarisation ne mettent pas en évidence de différences significatives. En revanche, le ressenti d’une pression médico-légale est corrélée à des changements de pratiques : il multiplie le risque par 1,9 de pratiquer une médecine défensive, par 3,5 en moyenne, de cesser d’exercer en libéral ou en tant que médecin et par 2,9 d’avoir une relation médecin-malade altérée. La souffrance générée par la pression médico-légale est corrélée positivement (p<0,001) à chacun de ces éléments. Conclusion : Quels que soient le genre et le type d’exercice, de nombreux médecins ressentent une pression médico-légale. La souffrance plus ou moins intense liée à ce ressenti, est corrélée à la pratique d’une médecine défensive. La relation médecin malade est significativement altérée par la pression médico-légale et la médecine défensive. Or, une relation altérée favorise la judiciarisation. Renforcer la relation médecin malade par une meilleure communication et rassurer le soignant quant aux risques médico-légaux par une meilleure information sur le droit médical, pourraient enrayer ce cercle vicieux.

Résumé traduit

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  • Directeur(s) de thèse : Calafiore, Matthieu

AUTEUR

  • Carrez, Céline
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