• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2016LIL2M125
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 26/05/2016

Résumé en langue originale

Contexte Dans les services de Psychiatrie, l'utilisation du téléphone portable est généralement régulée par le règlement intérieur. Avec l'omniprésence de cet objet dans le quotidien et l'évolution des usages, il s'agit d'un sujet de plus en plus sensible, particulièrement pour ce qui concerne les adolescents, amenant les services de Pédopsychiatrie à se questionner sur la place à accorder au portable et aux objets connectés. Méthode : En nous appuyant sur une revue de la littérature, nous allons voir quels principes peuvent guider notre réflexion sur la place des objets connectés en Pédopsychiatrie, en prenant l'exemple du téléphone portable chez l'adolescent hospitalisé. Nous étayerons notre pensée sur des entretiens semi-structurés avec des pédopsychiatres abordant leurs pratiques dans les services. Résultats : La régulation du téléphone portable dans les services de Psychiatrie fait partie du cadre thérapeutique et interroge notamment le principe de séparation. Chez l'adolescent, le portable occupe une place particulière, questionnant le processus de séparation-individuation au cours duquel il semble jouer un rôle important mais paradoxal. Dans certaines indications, l'hospitalisation peut être l'occasion d'interroger la valeur symbolique du lien représenté par le téléphone portable. Limiter son utilisation pourra être une mesure thérapeutique permettant à l'adolescent de vivre la séparation dans une ambiance contenante et apaisée. Lors de longues hospitalisations, il faudra cependant veiller à ne pas isoler l'adolescent de ses pairs en aménageant d'autres possibilités de liens. Dans les situations où le patient est vulnérable et l'ajustement relationnel difficile, il peut être nécessaire de l'accompagner dans ses échanges via les objets connectés. Conclusion : Le téléphone portable est un objet ambivalent, aux usages en évolution constante. Il nous amène à revisiter les concepts d'autonomie, d'intimité, les questions de lien à l'autre et de dépendance, et convoque également des enjeux liés au virtuel. Les problématiques qu'il soulève nous semblent évoquer la difficulté à faire évoluer le cadre thérapeutique en prenant en compte les évolutions sociétales et culturelles, tout en préservant d'une part les processus développementaux et psycho-affectifs à l'oeuvre chez nos patients, et d'autre part les principes fondateurs de l'institution. La connexion permanente qu'il permet questionne sur l'émergence de modalités relationnelles et d'un fonctionnement psychique nouveaux, et sur l'actualité des principes thérapeutiques utilisés, mais offrant aussi de nouvelles perspectives de soin.

Résumé traduit

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