Titre original :

Histoire naturelle des thromboses veineuses digestives : recherche de facteurs prédictifs de rethrombose

Mots-clés en français :
  • thrombose veineuse digestive
  • anticoagulation
  • récidive thrombotique
  • hémorragie

  • Syndrome de Budd-Chiari
  • Thrombose veineuse
  • Traitement anticoagulant
  • Soins médicaux -- Évaluation
  • Syndrome de Budd-Chiari
  • Thrombose veineuse
  • Récidive
  • Anticoagulants
  • Évaluation des résultats et des processus en soins de santé
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Gastro-entérologie et hépatologie
  • Identifiant : 2015LIL2M354
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 23/10/2015

Résumé en langue originale

Introduction : Les thromboses veineuses digestives (TVD) en l’absence de cirrhose et de pathologie néoplasique sont liées à la combinaison de facteurs prothrombotiques locaux et généraux. Une anticoagulation (ATG) d’une durée minimale de 3 mois est recommandée, à poursuivre au long cours en cas de syndrome de Budd-Chiari ou de facteur prothrombotique majeur. En dehors de ces critères, les indications d’ATG au long cours ne sont pas clairement établies. L’objectif de cette étude était de décrire l’histoire naturelle des TVD en fonction de deux stratégies thérapeutiques : interruption versus maintien de l’ATG. Patients et Méthodes : Etude observationnelle, rétrospective, monocentrique, comparative, incluant les cas de TVD survenus entre 2007 et 2014 hors syndrome myéloprolifératif (SMP). La stratégie thérapeutique était décidée en comité multidisciplinaire. Le suivi morphologique était réalisé à M1, M6 puis annuellement. Les critères de jugement étaient la récidive thrombotique et la survenue d’hémorragie. Résultats : 94 patients, d’âge moyen 47±14 ans ont été inclus, avec un suivi moyen de 50±26 mois. Les deux groupes différaient en terme de présentation clinique initiale (symptomatiques dans 91.3% vs 72%, p=0.01), avec 24.6% d’infarctus mésentérique dans le groupe ATG maintenue (p=0.006), de localisation thrombotique (75.4% de thrombose de la veine mésentérique vs 44%, p=0.04), d’antécédents personnels (42% vs 12%, p=0.006) et familiaux (30.4% vs 8%, p=0.02) de maladie thromboembolique veineuse, de présence d’une inflammation locale (64% vs 18.8%, p<0.001) et d’au moins un facteur de risque biologique (39 vs 16%, p=0.03). Le taux de reperméabilisation à M6 était de 67%. A M12, on constate une différence significative de reperméabilisation complète dans le groupe ATG interrompue (72.2% vs 22%, p=0.002). Il n’a pas été mis en évidence de différence significative en termes de survenue d’évènements thrombotiques entre les 2 groupes (12% vs 5.8%, p=NS). Au total, 67 évènements hémorragiques sont survenus chez 31 patients dont 8 graves (12%). Le nombre d’évènements hémorragiques cumulatifs jusqu’à M36 était significativement plus important dans le groupe ATG maintenue (p=0.04). Il n’a pas été mis en évidence de différence significative en termes d’hémorragies graves. La présence d’une ascite (p=0.004) et l’atteinte des veines sus-hépatiques (p<0.001) étaient prédictives du risque de rethrombose. Conclusion : L’ATG est efficace chez les patients présentant une TVD en l’absence de cirrhose et de pathologie néoplasique. Cependant, sa poursuite semble associée à un sur-risque hémorragique à moyen terme concernant les hémorragies non sévères sans pour autant diminuer le risque de récidive thrombotique.

Résumé traduit

Background and aims: Non-cirrhotic and non-neoplastic splanchnic vein thromboses (SVTs) are associated with combined local and systemic pro-thrombotic risk factors. Anticoagulant treatment (ATG) is recommended for a minimum of 3 months, long-term administration being carried on for Budd-Chiari syndrome or in case of major pro-thrombotic risk factor. Out of these criteria, indications of long-term ATG are not well established. The aim of the study was to describe the natural history of SVTs following two different strategies: treatment discontinuation after 6 months or long-term treatment. Methods: Observational, retrospective, monocentric, non-randomized, comparative study of SVTs occurring at Lille University Hospital between 2007 and 2014. A multidisciplinary team was involved in treatment allocation. Morphological follow-up was performed at month 1 and 6, and then annually. Endpoints were recurrence of thrombosis and bleeding. Results: 94 patients (mean age 47±14 years old) were included for a median follow-up of 50±26 months. Statistical differences between the 2 groups, respectively in long-term treatment vs 6-month treatment, were observed for initial symptomatic presentation (91.3% vs 72%, p=0.01), mesenteric venous thrombosis (75.4% vs 44%, p=0.04), personal (42% vs 12%, p=0.006) and family history of venous thromboembolism (30.4% vs 8%, p=0.02), local inflammation (64% vs 18.8%, p<0.001) and presence of at least 1 biological risk factor (39% vs 16%, p=0.03). Overall dissolution rate at month 6 was 67%. There were more complete dissolution of clot in the 6-month therapy group (72.2% vs 22%, p=0.002). There was no statistical difference in terms of thrombosis recurrence (12% vs 5.8%, p=NS). 67 bleeding events occurred in 31 patients, including 8 severe events (12% overall). Cumulative bleeding events were significantly increased up to 36 months of follow-up in the long-term treatment group (p=0.04). There was no significant increase in severe bleeding events. Ascites (p=0.004) and supra-hepatic thrombosis (p<0.001) were predictive of recurrence. Conclusion: Anticoagulant therapy is effective in non-cirrhotic, non-neoplastic SVTs. However, long-term treatment was associated with an increased risk of minor bleeding event without decreasing the risk of thrombosis recurrence.

  • Directeur(s) de thèse : Dharancy, Sébastien

AUTEUR

  • Warmoes, Elodie
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