Relation entre les taux de polluants atmosphériques mesurés dans les jours précédant l’admission et l'incidence des colonisations et/ou infections à BMR/BHRe acquises au cours de l'hospitalisation en médecine intensive – réanimation
- Pollution atmosphérique
- polluants
- bactéries multi-résistantes
- Pollution atmosphérique
- Résistance aux antibiotiques
- Bactéries -- Effets des médicaments
- Hospitalisation
- Pollution de l'air
- Résistance bactérienne aux médicaments
- Multirésistance bactérienne aux médicaments
- Hospitalisation
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Anesthésie Réanimation
- Identifiant : 2025ULILM344
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 13/10/2025
Résumé en langue originale
Introduction : La pollution atmosphérique a un impact important sur la santé humaine. Plusieurs études sont en faveur d’un lien entre la pollution atmosphérique et l’émergence de résistance aux antibiotiques. Ce lien n’a pas été exploré en soins critiques où les BMR sont pourtant un enjeu majeur. Méthode : Étude de cohorte monocentrique rétrospective réalisée dans le Pôle de MIR du CHU de Lille incluant 2526 patients. Les polluants atmosphériques considérés sont les PM2.5 (particules fines), le NO2 (dioxyde d’azote) et l’O3 (ozone). L’objectif principal est d’étudier l’association entre les taux de polluants atmosphériques avant l’admission en MIR et le taux d’incidence des colonisations et/ou infections à BMR/BHRe acquises en MIR. Les objectifs secondaires sont l’analyse, selon les taux de polluants, des caractéristiques des patients hospitalisés en MIR, de l’incidence cumulée des colonisations et/ou infections à BMR/BHRe acquises en MIR à J28 et des documentations microbiologiques de ces évènements. Résultats : Des taux élevés de PM2.5 avant l’admission sont notamment associés à plus d’antécédents d’immunodépression [27% au seuil >25 ?g/m3, 23% pour le seuil 15-25 ?g/m3, 21% au seuil ?25 ?g/m3, p = 0,03] et à moins de recours à l’ECMO [1%, 2,9%, 4,3%, p =0,001]. Des taux élevés de NO2 avant l’admission sont associés à plus d’antécédents d’immunodépression [24% au seuil >25 ?g/m3, 20% au seuil ?25 ?g/m3, p = 0,007], à plus de recours à la ventilation mécanique invasive [78% vs. 74%, p = 0,02] mais à une fréquence moindre de recours à l’ECMO [1,8% vs. 5%, p < 0,001]. Des taux élevés d’O3 avant l’admission sont associés à plus de recours à l’ECMO [5,7% au seuil >60 ?g/m3, 3,1% au seuil ?60 ?g/m3, p = 0,01] ou à une ventilation mécanique invasive [80% vs. 74%, p =0,02] et une durée prolongée d’antibiothérapie [10j vs. 8j, p < 0,001] et de séjour en MIR [13j vs. 9j, p = 0,03]. Nous ne retrouvons pas de différence significative en fonction des taux de polluants atmosphériques avant l’admission sur le taux d’incidence des colonisations et/ou infections à BMR/BHRe acquises en MIR. D’autre part, nous ne montrons pas de différence sur l’incidence cumulée à 28 jours de ces évènements selon les taux de polluants avant l’admission. Enfin, nous retrouvons des différences significatives sur la proportion des espèces en cause dans les colonisations à BMR/BHRe en contexte de taux élevés de NO2 (p = 0,02) et dans les infections à BMR/BHRe en cas de taux élevés d’O3 (p = 0,007). Conclusion : Nous ne retrouvons pas d’association significative entre les taux de polluants atmosphériques et le taux d’incidence des colonisations et/ou infections à BMR/BHRe acquises en MIR. Des taux élevés de polluants atmosphériques dans les jours précédant l’admission semblent associés à des modifications du profil des patients admis en MIR. Nous retrouvons une association entre des taux élevés de NO2 et d’O3 et les documentations, respectivement, des colonisations et des infections à BMR/BHRE acquises en MIR
Résumé traduit
Introduction: Air pollution has a significant impact on human health. Several studies support a link between air pollution and the emergence of antibiotic resistance. However, this link has not been explored in intensive care units, where multidrug-resistant bacteria (MDR) are a major concern. Method: This is a retrospective single-center cohort study conducted in the Medical Intensive Care Unit of Lille University Hospital, including 2,526 patients. We considered the following pollutants PM2.5 (fine particles), NO2 (nitrogen dioxide) and O3 (ozone). The primary objective was to investigate the association between atmospheric pollutant levels prior to ICU admission and the incidence rate of MDR/extensively drug-resistant bacteria (XDR) colonization and/or infection acquired in the ICU. Our secondary objectives were to examine, according to pollutant levels, the characteristics of patients hospitalized in the ICU, the cumulative incidence at day 28 of MDR/XDR bacteria colonization and/or infection acquired in the ICU, and the microbiological documentation of these events. Results: High PM2.5 levels before admission were notably associated with more frequent histories of immunosuppression [27% for levels >25 ?g/m³, 23% for 15–25 ?g/m³, 21% for ?25 ?g/m³, p = 0.03], and with less frequent use of ECMO [1%, 2.9%, 4.3%, p = 0.001]. High NO? levels before admission were associated with more frequent histories of immunosuppression [24% for >25 ?g/m³, 20% for ?25 ?g/m³, p = 0.007], increased use of invasive mechanical ventilation [78% vs. 74%, p = 0.02], but decreased use of ECMO [1.8% vs. 5%, p < 0.001]. High O? levels before admission were associated with increased use of ECMO [5.7% for >60 ?g/m³, 3.1% for ?60 ?g/m³, p = 0.01], more invasive mechanical ventilation [80% vs. 74%, p = 0.02], and longer durations of antibiotic therapy [10 days vs. 8 days, p < 0.001] and ICU stay [13 days vs. 9 days, p = 0.03]. We did not observe a significant difference in the incidence rate of MDR/XDR bacteria colonization and/or infection acquired in the ICU based on air pollutant levels prior to admission. Additionally, no difference was found in the 28-day cumulative incidence of these events according to pre-admission pollution levels. However, we find differences in the bacterial species involved in MDR/XDR colonizations in the context of high NO? levels (p = 0.02) and in infections associated with high O? levels (p = 0.007). Conclusion: We did not find a significant association between air pollution levels and the incidence rate of MDR/XDR colonization and/or infection acquired in the ICU. However, high levels of air pollutants in the days preceding admission appear to influence the clinical profile of patients admitted to the ICU. We found that exposure to high levels of NO2 and O3 respectively impacted colonizations and infections with MDR/XDR organisms acquired in the ICU.
- Directeur(s) de thèse : Gaudet, Alexandre
AUTEUR
- Aigrain, Pauline
