• Langue : Français
• Discipline : Pharmacie
• Identifiant : 2025ULILE126
• Type de thèse : Doctorat de pharmacie
• Date de soutenance : 22/09/2025

Résumé en langue originale

Contexte. Les intoxications aux benzodiazépines (BZD) et apparentés constituent un enjeu de santé publique. Nous décrivons leur épidémiologie, leur gravité et leur évolution en France à partir du SICAP sur 2014–2024. Méthodes. Étude rétrospective de toutes les expositions enregistrées. Les variables incluaient l’âge, le sexe, les molécules, les co-expositions, les circonstances et l’issue clinique. La gravité a été cotée par le Poisoning Severity Score (PSS 0–3). Résultats. Au total, 114 468 expositions ont été recensées. La majorité était non sévère : PSS 0 : 30,3 % ; PSS 1 : 41,1 % ; PSS 2 : 15,6 % ; PSS 3 : 6,2 % (1,2 % indéterminable ; 5,7 % non renseigné). Les poly-expositions étaient fréquentes (66,5 %, médiane = 2 agents). Les conduites suicidaires dominaient (72 272 cas, ~63 %), suivies des erreurs thérapeutiques (16 906, 14,8 %). La mortalité atteignait 1 470 décès (1,3 %) et 2,08 % lorsqu’on restreint l’analyse aux issues connues (38,1 % d’issues inconnues). Les décès survenaient majoritairement en contexte de co-ingestions. Sur la période, l’activité présentait une stabilité initiale (2014–2016), une baisse (2017–2019) puis une reprise à partir de 2020, avec 11 048 cas en 2024. Conclusions. En France, les expositions à BZD/apparentés prises en charge par les CAPTV sont le plus souvent de gravité nulle ou faible, mais la charge en formes sévères et la létalité restent notables, surtout lors de co-ingestions. Les tendances 2014–2024 suggèrent des inflexions compatibles avec des changements réglementaires et des dynamiques sociétales récentes. Des analyses de séries temporelles interrompues et des modèles multivariés (gravité PSS, létalité) permettraient d’affiner ces associations, d’estimer l’ampleur des ruptures temporelles et de mieux prendre en compte les co-expositions et les issues manquantes.