• Langue : Français
• Identifiant : ULIL_MSPL_2025_040
• Faculté/Ecole : Sciences Po Lille
• Date de soutenance : 25/05/2025
• Type de mémoire : Mémoire de Master
• Discipline : SPL - Communication et Médias (CeM)

Résumé

Dans ce travail, notre objectif est d’éclaircir le rapport du politique aux fêtes de Dax, un évènement duquel à première vue il parait éloigné. À partir d’entretiens semi-directifs, d’observations et d’un travail d’analyse de documentations officielles, nous montrons comment le politique s’approprie ces festivités à travers la mise en place d’une gouvernementalité festive. Après une première partie présentant les composantes identitaires dont la nature « populaire » de l’évènement ainsi que les différents acteurs et les rapports d’influence réciproques, nous concentrons notre analyse sur les liens entre le pouvoir municipal et les fêtes. Nous observons alors un rapport ambivalent. D’une part le politique investit l’évènement en gouvernant par les instruments. Des interventions, souvent présentées comme dépolitisées pour répondre à des dysfonctionnements internes ou à des évolutions externes, mais qui révèlent des orientations politiques. D’autre part on constate la dépolitisation des fêtes dans l’espace du débat politique, ce qui se matérialise par un consensus, notamment au moment des votes en Conseil municipal. Les fêtes de Dax deviennent un évènement sans adversaire, où la neutralisation politique permet une appropriation politique par le groupe majoritaire, d’autant plus efficace et implicite qu’elle se drape des apparences du consensus. Toutefois, si le politique façonne les fêtes, ces dernières encadrent et orientent les pratiques des élus. Tout d’abord elles imposent au maire de faire évoluer sa fonction. Pendant cinq jours il doit incarner le territoire, ce qui exige l’adoption de nouveaux rôles, de nouvelles manières de se donner à voir ou encore de modifier son agenda pour faire de la représentation la norme. Enfin, les fêtes de Dax imposent aux élus de défendre pleinement ses composantes identitaires comme la corrida. La variable territoriale s’impose alors sur la variable partisane et les convictions personnelles. Autrement dit, si le politique influe directement sur la nature des fêtes par ses interventions, les appartenances territoriales agissent également comme des contraintes politiques structurantes.