• Langue : Français
• Identifiant : ULIL_MSPL_2025_024
• Faculté/Ecole : Sciences Po Lille
• Date de soutenance : 22/05/2025
• Type de mémoire : Mémoire de Master
• Discipline : SPL - Affaires Publiques Européennes (APEU)

Résumé

Initialement fondée en 1949 pour la défense militaire de l’Europe, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord n’abordait pas les problématiques climatiques. C’est à partir de la fin du 20ème siècle et a fortiori dans les années 2000 que l’OTAN prend part au processus global de sécuritisation du changement climatique. Cette sécuritisation se fonde notamment sur l’affirmation : « le changement climatique est un facteur accélérateur de menaces ». Or, cette formule se révèle être un signifiant vide au sens d’Ernesto Laclau dès lors qu’elle dépend d’un lien changement climatique – sécurité qui n’est pas démontré. L’étude du discours sécuritisateur de l’OTAN montre que l’organisation maintien ce signifiant vide. Cela lui permet de l’instrumentaliser pour renforcer sa légitimité, via la quête d’un nouvel « ennemi » depuis la disparition de l’URSS. Deux acteurs sont essentiels à la compréhension d’une telle sécuritisation par l’OTAN : l’administration otannienne et le Canada. Ils développent tout deux des instruments d’influence pour pousser la question climatique dans la stratégie de l’organisation. Ces deux acteurs ont intérêt à maintenir le signifiant vide fondant la sécuritisation du changement climatique permettant de tenir des discours imprécis pouvant mobiliser le maximum d’acteurs autour de leur vision. Toutefois, fonder le discours sécuritisateur sur un signifiant vide le rend précaire face à des évènements extérieurs. Ainsi, la guerre en Ukraine, le changement de secrétaire général, la manque d’intérêt de la part des militaires et surtout l’élection de Donald Trump entraine un recul du discours sécuritisateur au moins aux yeux du public, malgré la poursuite des travaux internes.