• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2025ULILM187
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 27/06/2025

Résumé en langue originale

Contexte : La dépression du post-partum touche environ une femme sur six en France, mais demeure largement sous-diagnostiquée. Le médecin généraliste, souvent en première ligne lors du suivi post-natal, joue un rôle clé dans son repérage. Pourtant, ses pratiques et attitudes face à la dépression du post-partum restent peu explorées. La présente étude s’attache à étudier la manière dont les médecins généralistes abordent la dépression du post-partum avec leurs patientes. L’objectif principal est d’explorer les pratiques et les attitudes des médecins généralistes face aux jeunes mères pour repérer la dépression du post-partum. L’objectif secondaire est d’évaluer leur connaissance des outils de dépistage existants ainsi que leur opinion. Méthode : Une étude qualitative par entretiens semi-dirigés a été conduite auprès de médecins généralistes libéraux des Hauts-de-France entre juin et août 2024. L’analyse des verbatims, inspirée de la méthode par théorisation ancrée, a été effectuée à l’aide du logiciel NVIVO. Résultats : À l'issue de l’analyse des 13 entretiens réalisés, deux abords majeurs émergent. une approche facilitée du repérage, fondée sur la connaissance approfondie de la patiente et de son contexte de vie. Et une approche freinée, influencée par les représentations personnelles du médecin généraliste. La relation de confiance, l’observation du lien mère-enfant et le contact régulier en soins primaires sont des atouts pour le repérage. En revanche, les contraintes liées à l’organisation du cabinet et les limites dans les compétences communicationnelles représentent des obstacles. Les outils de repérage sont rarement utilisés, perçus à la fois comme une aide pour objectiver les situations délicates, mais aussi comme potentiellement déshumanisants. La coordination interprofessionnelle reste limitée, et le rôle du médecin est perçu comme marginalisé au profit des sages-femmes. La sensibilisation, jugée essentielle, demeure insuffisamment développée. Conclusion : Cette étude souligne la place centrale mais ambivalente du médecin généraliste dans le repérage de la dépression du post-partum. Si sa proximité avec les patientes constitue un levier majeur, son action est entravée par des freins cognitifs individuels et structurels. Renforcer la formation, intégrer des outils adaptés à la pratique de ville et structurer les liens interprofessionnels sont des leviers pour améliorer le repérage de la dépression du post-partum en soins primaires.