• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2025ULILM182
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 26/06/2025

Résumé en langue originale

Contexte : Le vieillissement de la population française et la perte d’autonomie qui en découle vont amener le médecin généraliste à intervenir plus souvent dans les EHPAD. Ces structures disposant de moyens médicalisés et d’une équipe pluriprofessionnelle ancrent le patient dans un plan de soin personnalisé. Cependant, des études ont suggéré qu’il y existe des freins à l’intervention du médecin généraliste. L’objectif de cette étude était d’étudier l’impact de l’entrée en EHPAD sur la prise en charge du patient par le médecin généraliste. Méthode : Une étude qualitative inspirée de la méthode de théorisation ancrée a été réalisée. Dix entretiens individuels semi-dirigés ont été menés auprès de médecins généralistes installés dans le Nord-Pas-de-Calais et intervenant en EHPAD, recrutés par bouche-à-oreille selon un échantillonnage en « boule de neige ». Les entretiens ont été menés jusqu’à suffisance des données, avec un entretien de consolidation. L’analyse des données a été triangulée. Résultats : La surveillance constante du patient permet une sécurisation de son milieu de vie, une meilleure prévention des complications et un recours réduit aux hospitalisations. Une collégialité est rendue possible par la présence d’un médecin coordonnateur et par l’accès facilité aux équipes mobiles. Le médecin généraliste doit cependant s’adapter au travail en équipe et à ses contreparties : risque de confiance excessive, d’excès ou d’écarts de prescriptions ou encore de dégradation de la relation médecin-patient. Le manque de moyens financiers et humains subi par les EHPAD peut entrainer une désindividualisation et une déshumanisation de la prise en charge du patient. Conclusion : Les résultats de cette étude suggèrent un impact ambivalent de l’entrée en EHPAD sur la prise en charge du patient par son médecin généraliste. Des perspectives d’amélioration existent : meilleure communication entre médecin généraliste et médecin coordonnateur ; meilleure définition de leurs rôles respectifs concernant les prescriptions ; amélioration de la formation des infirmiers aux règles de prescription des examens complémentaires ; harmonisation des logiciels de suivi médical ; maintien d’une relation privilégiée entre le médecin et le patient ainsi que sa famille ; adaptation du budget alloué aux soins et à la qualité de vie du patient.