Titre original :

Modalités de prescription et intoxications médicamenteuses en prison, étude rétrospective dans les centres pénitentiaires lillois

Mots-clés en français :
  • Médecine pénitentiaire
  • intoxications médicamenteuses
  • prescriptions
  • éducation du patient

  • Médicaments -- Abus
  • Prisonniers -- Soins médicaux
  • Prescription médicamenteuse
  • Intoxication volontaire
  • Abus de médicaments sur ordonnance
  • Intoxication
  • Prisonniers
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine générale
  • Identifiant : 2025ULILM124
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 15/05/2025

Résumé en langue originale

Contexte : Dans une population carcérale marquée par la précarité, en constante augmentation, et vieillissante, plus de 30% des personnes détenues nécessitent un suivi et un traitement chronique. Ces patients étant exposés au mésusage et aux intoxications médicamenteuses, la problématique de la délivrance des traitements et ses contraintes, est un sujet récurrent en détention. Objectif : Dans une optique de responsabilisation, d’autonomisation des patients, et d’amélioration des modalités de prescription, nous avons comparé la survenue d’intoxications médicamenteuses chez les patients en délivrance hebdomadaire, quotidienne et quotidienne sauf week-end. L’objectif étant de montrer que la délivrance hebdomadaire est une alternative restant sécuritaire pour les patients incarcérés. Méthode : Sur 2023, nous avons mené une étude descriptive, rétrospective et bi-centrique, avec un recueil de données multi sources : données du PMSI et données de la réponse toxicologique urgente du centre anti poison. Nous avons analysé les dossiers médicaux des patients ayant présenté une intoxication médicamenteuse volontaire ou involontaire, et leur mode de dispensation. Les caractéristiques des patients et la survenue d’une récidive ont été évaluées . Résultats : Au total, 55 patients ont présenté au moins une intoxication médicamenteuse en 2023 (1,48% des personnes détenues), et nous retrouvions 94 intoxications sur l’année. Ces intoxications étaient volontaires dans 86% des cas, souvent de faible gravité, et concernaient un traitement chronique chez 50 patients. La proportion d’intoxications médicamenteuses était significativement moins élevée dans le groupe « hebdomadaire » que dans le groupe « quotidien » (p<0,001) OR0,24 [0,12-0,47]. Les groupes comparés ne présentaient pas de différence significative sur les antécédents somatiques, psychiatriques et d’intoxications médicamenteuses. Le taux de récidive était significativement plus faible dans le groupe « hebdomadaire » comparé au groupe « quotidien » (p<0,001). Conclusion : Les résultats suggèrent que la prescription hebdomadaire semble être une alternative sécuritaire encourageant la responsabilisation et l’autonomie pour la majorité des patients détenus. La prescription quotidienne n’est pas à exclure de notre pratique, mais plutôt à utiliser de manière ciblée. Une distribution quotidienne, personnalisée, effectuée par un binôme infirmier travaillant sur l’éducation pourrait être bénéfique pour les plus vulnérables.

  • Directeur(s) de thèse : Heroguel, Perrine

AUTEUR

  • Gilliers, Chloé
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