Evaluation de la prescription hospitalière des traitements antidiabétiques chez les sujets diabétiques de 75 ans et plus : étude rétrospective réalisée au CHU de Lille entre 2015 et 2020
- Sujet âgé
- diabète de type 2
- traitement hypoglycémiant
- hémoglobine glyquée
- Diabète non-insulinodépendant
- Diabète non-insulinodépendant
- Hypoglycémie
- Ordonnances médicales
- Diabète de type 2
- Diabète de type 2
- Hypoglycémie
- Médicaments sur ordonnance
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Gériatrie
- Identifiant : 2024ULILM260
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 27/09/2024
Résumé en langue originale
Introduction : Le diabète de type 2 est une comorbidité fréquente dont la prévalence augmente avec l’âge. La Société Française de Diabétologie recommande d’adapter la stratégie thérapeutique et les objectifs glycémiques en fonction du profil de vieillissement. L'enjeu est de diminuer le risque d’événements indésirables, notamment le risque d’hypoglycémie. Cependant, la mise en place de ces recommandations est sous-optimale en médecine de ville. Le milieu hospitalier pourrait être une opportunité de réévaluer l’ordonnance. L’objectif de cette étude est de décrire les pratiques de prescription hospitalière des traitements antidiabétiques hypoglycémiants chez les sujets âgés de 75 ans et plus présentant un diabète de type 2. Méthodes : Tous les séjours hospitaliers de 48 heures ou plus, concernant des patients diabétiques de type 2 âgés de 75 ans et plus, hospitalisés au CHU de Lille entre le 01/01/2015 et le 31/12/2020, ont été inclus. Les sujets hospitalisés dans le service d’endocrino-diabétologie, dans un service d’urgence, dans un service non informatisé ou présentant un autre type de diabète ont été exclus. Résultats : 10 682 séjours hospitaliers concernant des sujets diabétiques âgés de 75 ans ou plus ont été inclus. 83,4% des séjours (n=8904) comprenaient l’administration d’au moins un traitement antidiabétique (normo ou hypoglycémiant). Un traitement hypoglycémiant était administré dans 71,3% des séjours (n=7617). Le traitement hypoglycémiant le plus fréquemment administré était l’insuline rapide (57% des séjours ; n=6090). Elle était administrée seule dans 12,3% des séjours (n=1313), avec des posologies inférieures ou égales à 10 UI dans 58% des séjours (n=763), et pendant plus de la moitié du séjour dans 59,7% des cas (n=3635). Les associations thérapeutiques hypoglycémiantes les plus fréquentes étaient l’association d’insulines lente et rapide dans 26,9% des séjours (n=2872) et d’insuline rapide avec du répaglinide dans 9,7% des séjours (n= 1032). L’administration des sulfamides hypoglycémiants était retrouvée dans 860 séjours (8,1%), dont 452 séjours (4.2%) en association avec de l’insuline lente ou rapide. Un dosage d’HbA1c a été réalisé dans 53,8% des séjours avec prescription d’une association d’insulines lente et rapide. L'HbA1c y était inférieure ou égale à 7% dans 29% des cas (n=450). Parmi les 1512 séjours comprenant un traitement hypoglycémiant oral administré et un dosage d’HbA1c réalisé, l’HbA1c était inférieure ou égale à 7% dans 47% de ces séjours (n=710). Conclusion : Notre étude souligne que les patients diabétiques âgés de 75 ans et plus hospitalisés, étaient exposés de manière importante aux traitements hypoglycémiants, avec des associations parfois non recommandées voire contreindiquées. En regard de ces prescriptions à risque hypoglycémique, la surveillance de l’équilibre glycémique avec le dosage de l’HbA1c était insuffisamment réalisée et souvent inférieure à l’objectif d’HbA1c dans cette population. Ces constatations traduisent une réévaluation thérapeutique insuffisante lors du séjour hospitalier des patients âgés diabétiques, ce qui les expose à un risque majoré de iatrogénie médicamenteuse. Le dosage systématique de l’HbA1c pendant leur hospitalisation permettrait de dépister ce sur-risque et d’optimiser le schéma thérapeutique des patients âgés diabétiques.
- Directeur(s) de thèse : Beuscart, Jean-Baptiste
AUTEUR
- Pavy, Manon