Contribution à la création d'un outil d'évaluation des compétences narratives en LSF : analyse de la référence aux personnages dans les récits d'un groupe d'enfants signeurs
- Evaluation ; production ; récit ; langue des signes ; référence anaphorique
- Assessment ; production ; story ; sign language ; anaphoric reference
- Langue : Français
- Identifiant : ULIL_SMOR_2025_028
- Faculté/Ecole : Médecine
- Date de soutenance : 11/06/2025
- Type de mémoire : Mémoire de Master
- Discipline : Mémoire d'Orthophonie
Résumé
Notre étude documente le développement des compétences référentielles des enfants sourds signeurs, en vue de créer des normes pour l’outil CotaSigne. Nous avons analysé les procédés anaphoriques utilisés dans les récits en LSF de 24 enfants de 4 à 11 ans, qui avaient visionné un dessin animé sans paroles. Nous avons ajouté 8 codages à un corpus existant, suite à des calculs inter-juges satisfaisants. Nos résultats suggèrent qu’avec l’âge, les enfants produisent des récits plus détaillés et des références moins ambiguës. Nos résultats sont en accord avec la littérature : plus les enfants grandissent, plus ils utilisent un signe lexical (seul, ou accompagné d’une proforme) pour introduire la référence à un personnage de l’histoire. Cette tendance peut varier selon le type de référent, comme avec l’utilisation d’une proforme manuelle pour l’oeuf. A tout âge, le maintien des références se fait majoritairement par une proforme corporelle. Il existe des variations de formes selon le macro-épisode de l’histoire. Au moment de la rencontre avec la souris, les enfants utilisent diverses formes pour référer à l’oisillon : les 4-5 ans utilisent une proforme manuelle, alors que les 8-11 ans utilisent une proforme corporelle. Dans l’épisode des dégâts, c’est la proforme manuelle qui domine, tandis qu’à la fin de l’histoire, la référence à l’oisillon est largement réalisée par orientation de la proforme corporelle de la souris, quel que soit l’âge.
Résumé traduit
Our study documents the development of deaf signers' referential skills, to create standards for the CotaSigne tool. We analyzed the anaphoric processes used in the stories in French Sign Language of 24 children aged 4 to 11, who had watched a wordless cartoon. We added eight codings to an existing corpus, following satisfactory inter-rater calculations. Our results suggest that, with age, children produce more detailed narratives and less ambiguous references. Our results are in line with the literature: the older children get, the more they use a lexical sign (alone, or accompanied by a proform) to introduce reference to a character in the story. This tendency can vary according to the type of referent, as with the use of a manual proform for the egg. At all ages, the majority of references are maintained by a body shape. There are variations in form depending on the macro-episode of the story. At the moment of the encounter with the mouse, children use a variety of forms to refer to the chick: 4-5 year-olds use a manual proform, while 8-11 year-olds use a bodily proform. In the damage episode, it's the manual proform that dominates, while at the end of the story, reference to the chick is largely achieved by orientation of the mouse's body proform, whatever the age.
AUTEUR
- Dassonville, Marine