• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2025ULILM004
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 09/01/2025

Résumé en langue originale

Introduction : Dans un système de santé en mutation, les médecins généralistes se voient confier de nouvelles responsabilités et de nouveaux outils, comme le protocole cystite aiguë simple. Ce dispositif, destiné à améliorer l’accès aux soins tout en maîtrisant l’usage des antibiotiques, redéfinit leur rôle au sein des parcours de soins. Mais qu’en pensent-ils ? Entre tensions et opportunités, cette étude explore leurs ressentis et pratiques, pour mieux comprendre l’impact de ces évolutions sur leur métier et leur identité professionnelle. Méthodes : Cette recherche qualitative s’appuie sur des entretiens ouverts réalisés auprès de 11 médecins généralistes du Nord-Pas-de-Calais, jusqu’à suffisance des données. Les entretiens ont été retranscrits en verbatim, puis analysés selon une méthode phénoménologique interprétative. Cette démarche a permis d’extraire des étiquettes thématiques et expérientielles, regroupées en propriétés, puis en catégories pertinentes pour explorer les ressentis des participants. Résultats : Les médecins interrogés témoignent d’une grande diversité d’opinions. Certains voient dans ce protocole une avancée organisationnelle et un partage des responsabilités, tandis que d’autres s’interrogent sur la qualité des soins ou ressentent une perte de contrôle sur des actes jusque-là réservés à leur expertise. Des tensions apparaissent également dans les interactions avec les pharmaciens, où des ajustements sont nécessaires pour garantir une collaboration efficace. Enfin, le protocole cristallise des enjeux plus larges liés à la transformation de leur rôle, entre technicité accrue et nécessité de préserver une relation humaine avec les patients. Conclusion : Ces résultats soulignent la nécessité de renforcer les formations sur ces nouvelles pratiques pour garantir leur acceptation et leur mise en oeuvre efficace. Ils mettent également en avant l’importance de mieux associer les médecins aux décisions de réforme, pour préserver la qualité des soins et renforcer la collaboration interprofessionnelle. Enfin, ce travail invite à réfléchir sur les moyens d’accompagner les généralistes face à ces évolutions, pour concilier innovation, humanité et efficacité au sein de leur pratique quotidienne.