Épidémiologie des bactériémies postopératoires et impact des modalités d’antibioprophylaxie : étude rétrospective sur 585 212 interventions au CHU de Lille
- Chirurgie
- bactériémies
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- Maladies bactériennes
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- Infections chirurgicales
- Antibioprophylaxie
- Infection croisée
- Infections bactériennes
- Bactériémie
- Complications postopératoires
- Antibioprophylaxie
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Anesthésie Réanimation
- Identifiant : 2025ULILM116
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 30/04/2025
Résumé en langue originale
Contexte : Les bactériémies postopératoires sont des complications graves, dont la prévention repose en partie sur une antibioprophylaxie (ABP) adaptée. Cependant, les données concernant l’impact des modalités d’ABP et des facteurs peropératoires sur ce risque restent limitées. L’objectif principal était de décrire l’épidémiologie et l’écologie des hémocultures positives en postopératoire. L’objectif secondaire était d’identifier les facteurs associés à une hémoculture positive dans les 30 jours postopératoires. Matériel et Méthodes : Cette étude cas-témoin rétrospective non interventionnelle incluait toutes les interventions sous anesthésie réalisées chez des patients majeurs au CHU de Lille entre 2010 et 2023. Les interventions avec une hémoculture positive dans les 15 jours précédant ou réalisées chez des patients sous antibiothérapie en pré ou peropératoire étaient exclues. Les données étaient issues de l’entrepôt de données du CHU de Lille. Les cas étaient les interventions avec une hémoculture positive et les témoins étaient les interventions sans hémoculture ou avec des hémocultures négatives. L’adéquation de l’antibioprophylaxie était définie par les recommandations SFAR en vigueur au moment de l’intervention. Une analyse descriptive était réalisée pour répondre à l’objectif principal. Pour l’objectif secondaire, seules les interventions avec ABP étaient inclues. Une régression logistique était réalisée pour l’identification de facteurs associés à la survenue d’une hémoculture positive en postopératoire. Résultats : Sur les 585 212 interventions incluses, 8698 (1.5%) présentaient une hémoculture positive dans les 30 jours suivant. Pour les interventions ayant reçu une ABP ce taux était de 1,8 %, contre 1,3 % sans ABP. La flore bactérienne identifiée était dominée par les cocci à Gram positif (41.7% dont 7.9% de Staphylocoque aureus) et les bacilles à Gram négatif (21.4%). Parmi les 251 304 interventions réalisées sous ABP, les facteurs significativement associés à un risque accru étaient l’âge avancé, le sexe féminin (OR 1.43 [1.33 – 1.55]), le diabète (OR 1.21 [1.10 – 1.32]), la durée opératoire (par 3.6h OR 1.59 [1.54 – 1.63]), les pertes sanguines > 1L (OR 1.81 [1.59 – 2.06]), et une antibioprophylaxie inadéquate (première injection trop tôt (OR 1.13 [1.03 – 1.24]) ou trop tard (OR 1.24 [1.15 – 1.34]), retard ou oubli de réinjection (OR 1.33 [1.21 – 1.46]), nombre total de doses inadapté (OR 1.36 [1.25 – 1.47])). Conclusion : Les modalités d’antibioprophylaxie, notamment la gestion peropératoire des réinjections, apparaissent comme un levier majeur de prévention des bactériémies postopératoires.
- Directeur(s) de thèse : Bourgeois, Alexandre
AUTEUR
- Aloulou, Mohamed Amine