Le taux de progestérone en fin de phase folliculaire a-t-il un effet négatif sur la survenue d’une grossesse évolutive après insémination intra-utérine ? : analyse rétrospective de 1446 cycles
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- Gonadotrophines
- Langue : Anglais, Français
- Discipline : Médecine. Génétique Médicale
- Identifiant : 2024ULILM132
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 04/06/2024
Résumé en langue originale
Contexte : Les inséminations intra-utérines (IIU) peuvent être réalisées avec le sperme du conjoint (IIU-C) ou avec le sperme d’un donneur (IIU-D), ces dernières devenant un recours plus fréquent depuis la loi de bioéthique de 2021. En FIV, l’augmentation prématurée de la progestérone en fin de phase folliculaire diminue les chances de grossesse, mais le seuil est discuté. Peu d’études ont été réalisées en IIU, mais retrouvaient une diminution du taux de grossesse lorsque la progestérone augmentait, avec des seuils semblant plus bas qu’en FIV. L’objectif de notre étude était d’analyser cette relation et d’identifier un seuil de progestérone qui serait délétère sur le taux de grossesse évolutive, après IIU. Les taux de grossesse entre IIU-C et IIU-D n’étant pas comparables, nous avons scindé l’analyse en 2 groupes. Méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique, de données collectées prospectivement au CHU de Lille entre janvier 2022 et décembre 2023. Les patientes ont bénéficié d’une stimulation ovarienne par gonadotrophines +/- antagonistes de la GnRH, monitorée par dosages d’estradiol, LH et progestérone. Le critère de jugement principal était la survenue d’une grossesse évolutive à 3 mois. Résultats : 1446 cycles d’IIU ont été analysés : 1049 cycles d’IIU-C et 397 cycles d’IIU-D. Après IIU-C et après IIU-D, nous n’avons pas retrouvé d’association significative entre la progestéronémie en fin de phase folliculaire et la survenue d’une grossesse évolutive, même après ajustement sur les facteurs de confusion. Nous n’avons donc pas pu établir de courbe ROC ni de seuil. Conclusion : Nous n’avons pas trouvé de seuil au-delà duquel la progestéronémie aurait un impact négatif sur la survenue d’une grossesse après IIU. Néanmoins, nous appliquons déjà un seuil de 1.8 ng/mL, comme nous le faisons en FIV. Il ne semble donc pas y avoir d’effet de la progestérone lorsqu’elle se situe dans des valeurs basses. Lors d’une stimulation ovarienne en vue d’IIU, il paraît donc important de monitorer la progestérone avant le déclenchement de l’ovulation.
Résumé traduit
Background : In IVF, premature progesterone rise is associated with a reduction of pregnancy rates, but the precise threshold is a matter of debate. A few studies have also demonstrated a negative impact of elevated progesterone levels after IUI. However, the observed thresholds appear to be lower than those reported in IVF. This study aimed to examine the relationship between pre-ovulatory progesterone levels and the ongoing pregnancy rate following IUI. Each group (autologous IUI and donor IUI) was analysed separately. Methods : Single-centre retrospective study conducted in Lille University Hospital between January 2022 and December 2023. Data were collected prospectively. Patients underwent ovarian stimulation with gonadotropins +/- GnRH antagonists, monitored by estradiol, LH and progesterone levels. Primary endpoint was the occurrence of an ongoing pregnancy at 3 months. Results : A total of 1,446 IUI cycles were analysed, including 1,049 a-IUI cycles and 397 d-IUI cycles. No significant association was found between progesterone levels at the end of the follicular phase and the occurrence of a pregnancy, even after adjustment for potential confounders. Consequently, a ROC curve or threshold could not be established. Conclusion : We have not found a threshold level of progesterone that would be detrimental to the occurrence of a pregnancy after IUI. However, as with IVF cycles, we use a threshold of 1.8 ng/ml. Below these levels, variations in progesterone have no effect on the ongoing pregnancy rate. Therefore, it seems important to measure serum progesterone concentration prior to trigger ovulation for IUI.
- Directeur(s) de thèse : Robin, Geoffroy - Simon, Virginie
AUTEUR
- Huguet, Anaïs