Titre original :

Prise en charge des sepsis biliaires sévères en soins intensifs : étude rétrospective sur 52 cas consécutifs entre janvier 2018 et septembre 2022

Mots-clés en français :
  • Crise sanitaire Covid-19
  • angiocholite aiguë
  • service de médecine intensive et de réanimation

  • Cholangite
  • Soins intensifs
  • Épidémie de Covid-19
  • Angiocholite
  • Prise en charge de la maladie
  • Soins de réanimation
  • COVID-19
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Gastro-entérologie et hépatologie
  • Identifiant : 2024ULILM258
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 26/09/2024

Résumé en langue originale

Introduction Les trois piliers du traitement de l’angiocholite aiguë sévère sont l’antibiothérapie probabiliste, la gestion des défaillances d’organes et une désobstruction biliaire précoce. La crise sanitaire liée à la Covid-19 en 2020 a bouleversé l’organisation du système hospitalier français. À notre connaissance, il existe peu de données sur la prise en charge des patients admis en soins intensifs pour angiocholite aiguë, tout particulièrement dans ce contexte de pandémie liée à la Covid-19. Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité de la prise en charge des angiocholites sévères et le retentissement de la crise sanitaire sur celle-ci. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective mono centrique à partir des données du PMSI, concernant les patients admis dans le service de médecine intensive et réanimation pour une angiocholite aiguë nécessitant une désobstruction biliaire endoscopique, en distinguant deux périodes : de janvier 2018 au 17 mars 2020 et du 18 mars 2020 à septembre 2022. Le critère de jugement principal était la mortalité à 30 jours. Résultats Entre janvier 2018 et septembre 2022, 52 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 74 ans (+/- 12,4). 98% des patients étaient admis pour une angiocholite aiguë de grade III selon la classification de Tokyo. 10 patients sont décédés à J30 soit 19,2% des patients. L’âge, les comorbidités, à l’exception de l’insuffisance hépatique, et le délai de prise en charge n’étaient pas significativement différents entre les patients décédés à J30 et ceux non décédés. Le taux de mortalité à J30 était inférieur avant la crise sanitaire (7,4%) par rapport à pendant et après celleci (32%). Après le 17/03/2020, le score IGSII moyen (57,6 +/-24 vs 41, 3 +/- 14,8)) et le taux d’hémocultures positives (68% vs 37%) étaient significativement supérieurs par rapport à la période antérieure. Discussion En dépit du caractère rétrospectif de l’étude, la population étudiée était très homogène, avec 50 patients sur 52 admis pour angiocholite aiguë de grade III. De façon surprenante, les défaillances multiviscérales seraient davantage liées à la sévérité du sepsis, qu’à la fragilité du terrain sous-jacent, dans la mesure où à la fois l’âge mais aussi les comorbidités entre les patients décédés et non décédés étaient quasi identiques. La mortalité observée, quatre fois plus importante après le 17/03/2020 par rapport à la période antérieure, serait liée à une plus grande sévérité là encore du sepsis à l’admission. Ce constat pourrait être expliqué par une arrivée plus tardive des patients à l’hôpital dans le contexte de crise sanitaire, avec pour conséquences un retard des premières mesures thérapeutiques d’urgence que sont l’antibiothérapie et le remplissage, favorisant les défaillances multiviscérales. Conclusion La rapidité de la prise en charge médicale mais aussi interventionnelle endoscopique serait le facteur clé de prévention des formes graves voire mortelles de l’angiocholite aiguë.

  • Directeur(s) de thèse : Lucidarme, Damien

AUTEUR

  • Villard, Sophie
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