• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Ophtalmologie
• Identifiant : 2024ULILM121
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 24/05/2024

Résumé en langue originale

Contexte : Le syndrome du bébé secoué (SBS) est un traumatisme crânien non accidentel provoqué par le secouement qui associe hématome sous dural, hémorragie rétinienne et oedème cérébral. Ces 3 signes cliniques ne sont pas toujours présents. Le SBS survient la plupart du temps chez un nourrisson de moins de 1 an. Il existe très peu d’études décrivant les séquelles visuelles à long terme en raison de la difficulté de suivre ces enfants. Objectif : L’objectif de notre étude était de réaliser une analyse descriptive clinique des séquelles ophtalmologiques présentes dans le SBS à long terme. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer une possible corrélation entre le grade des HR initiales au diagnostic et la sévérité des séquelles ophtalmologiques à l’âge de la scolarisation, d’analyser s’il existait une corrélation entre séquelles ophtalmologiques et neurologiques, d’étudier s’il existait une association entre le temps de résorption des hémorragies rétiniennes initiales et séquelles ophtalmologiques. Matériel et méthode : Nous avons recueilli rétrospectivement les données de 52 enfants âgés entre 5 et 11 ans qui présentaient des hémorragies rétiniennes pendant leurs deux premières années de vie associées à un hématome sous dural, victimes de TCNA par secouement et aveux reconnus dans le service des EVNO à Lille. Les données ophtalmologiques initiales lors du diagnostic, l’acuité visuelle finale, l’aspect du fond d’oeil, la tomographie en cohérence optique, le RNFL, le champ visuel Goldman, un bilan orthoptique et les données neurologiques ont été étudiées. Résultats : Dans notre population d’étude, 50% des enfants ont une atteinte à l’OCT maculaire (MER, atrophie rétinienne, décollement limitante interne, anomalie du vitré), 42% présentent une amblyopie, 42% un strabisme, 40% une anomalie au fond d’oeil (cicatrice visible au fond d’oeil ou en infrarouge), 37% un déficit au RNFL, 8% une atteinte du champ visuel (atteinte chiasmatique ou rétrochiasmatique), 2% une cécité corticale. Les enfants avaient significativement plus de séquelles ophtalmologiques si les hémorragies rétiniennes étaient de grade 3 selon la HAS initialement. Il existe une corrélation entre séquelles neurologiques et ophtalmologiques statistiquement significative. Plus le temps de résorption des hémorragies rétiniennes est long plus les séquelles ophtalmologiques semblent importantes. Conclusion : Le SBS est responsable de nombreuses séquelles ophtalmologiques. Certaines sont irréversibles notamment la MER, d’autres sont réversibles et peuvent faire l’objet d’une rééducation (amblyopie). Déceler les séquelles ophtalmologiques est important afin de surveiller les complications qui pourraient survenir et participant aussi à l’intégration de l’enfant dans la société.