• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Chirurgie orthopédique et traumatologique
• Identifiant : 2025ULILM029
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 31/01/2025

Résumé en langue originale

Contexte : Les sections des pédicules vasculo-nerveux digitaux palmaires propres sont des urgences chirurgicales fréquentes dans les traumatismes digitaux. Si la réparation nerveuse dans les lésions unipédiculaires est reconnue pour améliorer la cicatrisation, la question de la réparation associée de l’artère sur un doigt vascularisé reste débattue. À ce jour, aucune preuve n’établit que la réparation artérielle améliore la récupération sensitive ou réduit les symptômes douloureux associés. Notre travail vise à comparer la récupération sensitive et fonctionnelle selon la perméabilité artérielle digitale dans ces lésions. Matériel et Méthodes : Étude comparative, rétrospective et monocentrique réalisée chez des patients opérés dans le centre SOS main-chu de Lille d’une section d’un pédicule vasculonerveux digital ayant fait l’objet d’une réparation du nerf plus moins associée à une réparation de l’artère avec un recul minimal d’un an. La perméabilité́ artérielle au niveau de la lésion était évaluée par une échographie en mode Doppler pulsé, couleur et Superb Microvascular Imaging (SMI) pour définir deux groupes : artère digitale perméable (groupe P) et artère digitale non perméable (Groupe NP). Les variables d’intérêts suivantes étaient comparées entre les groupes : La valeur quantitative du test de Weber Statique (s2PD), le score BMRC, la douleur neuropathique, l’intolérance au froid, la présence d’un « Hot Point », le score QuickDASH, la réduction du calibre artériel, le Systolic Velocity Ratio (SVR) et la richesse de la collatéralité́ artérielle péri-lésionnelle Résultats : Quatre-vingt-neuf lésions unipédiculaires ont été évaluées. 58 ont été inclus dans le groupe P et 31 dans le groupe NP. Aucune différence statistiquement significative n’était retrouvée entre les groupes sur la valeur médiane du s2PD (p=0,49) ni sur le score BMRC rassemblant S3+ et S4 (p=0,87). La collatéralité artérielle péri-lésionnelle était significativement plus riche chez les patients du groupe NP (74,2%) que chez ceux du groupe P (43,1%) (p = 0,003). Aucune différence statistiquement significative n’étaient observées entre les deux groupes P et NP sur douleur neuropathique (p=0,054), l’intolérance au froid (p=0,79), la présence d’un « Hot Point » (p=0,126) et le QuickDASH (p=0,71). Il n’existait aucune corrélation entre le s2PD et la réduction du calibre artériel (p=0,124) et entre le s2PD et le Systolic Velocity ratio (p=0,067). Conclusion : Notre étude ne permet pas de conclure à la nécessité de la réparation systématique de l’artère digitale. Lorsque celle-ci n’est pas perméable, le développement d’une collatéralité artérielle semble se développer et permettrai le maintien d’un milieu favorable à la régénération nerveuse.