• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2025ULILM026
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 23/01/2025

Résumé en langue originale

Contexte : L’empathie est une variable importante de la relation médecin-patient. Elle s’appuie sur la communication non verbale et a un effet thérapeutique positif. Le masque chirurgical démocratisé en médecine générale depuis 2020 fait occlusion de 70% de la face et de ses mimiques, pouvant engendrer des erreurs d’interprétation émotionnelle. Or l’empathie s’appuie sur ce partage d’émotions. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact du masque chirurgical, porté par le médecin généraliste, sur son empathie perçue par le patient. L’état des lieux n’ayant jamais été fait de manière quantitative en France. Méthode : Il s’agit d’une étude quantitative, interventionnelle, transversale, menée dans le Nord-Pas-de-Calais en 2024. 6 médecins ont distribué 50 questionnaires CARE (Consultation and Relational Empathy) à leur patientèle à la suite d’une consultation où le médecin portait ou non un masque chirurgical. Pour évaluer l'effet du port du masque du médecin 310 questionnaires patients ont été analysés grâce au modèle mixte tout en tenant compte de la variabilité entre MG (Médecin Généraliste). Les praticiens ont rempli l’échelle JSPE (Jefferson Scale Physician’s Empathy) suite à une journée masquée et l’autre visage nu pour l’objectif secondaire de cette étude. Résultats : Nous n’avons pas retrouvé d’association significative entre le port du masque par le médecin généraliste et son empathie perçue par son patient 0,74 IC95%[0,244;-0,448] avec un p=0,244. Il existe une grande variabilité du score CARE entre les villes, la variance résiduelle est élevée à 28.3, avec un écart-type de 5.3. L’empathie auto perçue du médecin calculée grâce à la JSPE est plus basse de 0,67 lorsque les médecins portent le masque, mais cela n’est pas significatif IC95%[-2.83;1.50],p = 0,566. Discussion : Des pratiques médicales spécifiques, la personnalité des médecins, ou encore les caractéristiques socio-économiques des patients peuvent expliquer cette variabilité non capturée. Elle est aussi liée à un manque de puissance. Le fait de consulter son médecin traitant plus de 7 fois par an est significativement associé à l’augmentation de l’empathie du médecin perçue par le patient. Conclusion : Le masque chirurgical n’apparaît pas être un frein à l’empathie du MG perçue par le patient. Au vu des bénéfices de l'empathie, il faut continuer à mener des études de ce type afin d’intégrer ces connaissances dans la formation des étudiants en médecine.