• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2025ULILM007
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 09/01/2025

Résumé en langue originale

Introduction : Bien qu’ancienne, l’ETP est une discipline en plein développement et en constante évolution, en particulier dans les soins de premier recours. Elle permet au patient de développer des compétences d’autosoin, d’adaptation et intègre une approche globale des soins. Plusieurs études suggèrent un retentissement sur la posture des professionnels de santé ou sur leur pratique dans les soins secondaires. Ainsi il paraît important d’analyser les retentissements des concepts d’ETP sur les pratiques des professionnels de santé de premier recours dans un pays où il y a 20 millions de patients souffrant d’au moins une affection chronique et où l’offre d’ETP de premier recours est encore largement insuffisante. Objectif : Définir les changements induits par la formation en ETP sur les pratiques des professionnels de santé et comprendre les mécanismes sous-jacents. Identifier les spécificités des soins de premier recours. Méthode : Trois focus groups ont été réunis pour recueillir les perceptions des professionnels de santé formés à l’ETP par l’URPS dans le but de constituer des équipes d’ETP de premier recours. Des focus groups semi-directifs ont été menés. Les données ont été analysées selon une analyse inductive générale pour déterminer les thèmes principaux concordants avec les objectifs de recherche. Résultats : Les PDS constatent que les compétences et la posture acquises en formation modifient leurs pratiques. La prise en charge se recentre sur le patient qui en devient un des acteurs. La relation se transforme progressivement pour devenir plus horizontale. La pratique de l’ETP en collectif joue un rôle d’amplificateur sur les deux acteurs. Ces changements surviennent de façon dynamique et réciproque ; plusieurs niveaux de transformation sont suggérés pour arriver à une relation entre un soignant éducateur et un patient acteur qui leur apporte des bénéfices mutuels. Les PDS constatent des résultats positifs pour le patient mais l’expérience nécessaire à l’application de ses concepts et les disparités socio-économiques limitent ces transformations des relations de soin. La formation en ETP et les liens tissés par les PDS, renforcent la collaboration et l’efficacité des équipes pluriprofessionnelles, elle permet une meilleure répartition des pratiques éducatives. Elle apporte également des bénéfices dans d’autres domaines, permettant d’acquérir des compétences en management et d’animation. Elle contribue à l’épanouissement professionnel en diversifiant les approches. Conclusion : L’étude suggère que par la formation de ses acteurs, l’ETP de proximité améliore les compétences des PDS et les relations entre les patients et les PDS pour une prise en charge plus globale et pluriprofessionnelle. De plus, elle apporte des bénéfices personnels aux professionnels de santé. Elle ouvre des perspectives, incluant notamment le besoin de définir et de valoriser les interventions éducatives intégrées dans les pratiques, ainsi que de préciser les rôles de chaque professionnel de premier recours. Une étude portant sur les ressentis des patients au sujet des bénéfices de l’ETP de premier recours et sur leur relation avec leurs soignants de proximité pourrait compléter ce travail.