Usage de benzodiazépines et de médicaments opioïdes chez les étudiants français, quelles données en 2023 ? : une étude transversale multicentrique
- Etudiants
- benzodiazépines
- médicaments opioïdes
- mésusage
- prévention
- substances psychoactives
- Médicaments -- Abus
- Benzodiazépines
- Opioïdes
- Psychotropes -- Effets physiologiques
- Addictologie
- Mésusage de médicament
- Benzodiazépines
- Troubles liés aux opiacés
- Étudiants
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Psychiatrie
- Identifiant : 2024ULILM502
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 12/12/2024
Résumé en langue originale
Introduction : La vulnérabilité psychique en population étudiante accroit le risque de mésusage de substances prescrites telles que les benzodiazépines et les médicaments opioïdes. En 2021, l’étude PETRA1, conduite chez les étudiants lillois, avait retrouvé des facteurs associés à l’usage de ces médicaments : sexe féminin, âge plus élevé, suivi psychiatrique/psychologique, redoublement, symptomatologie de trouble déficit de l’attention - hyperactivité (TDAH) et polyconsommation. Afin de suivre l’évolution et améliorer la compréhension de leur usage à partir de données nationales, nous avons reconduit l’enquête en 2023 en l’élargissant à d’autres universités françaises. Méthodes : Les données sont issues de l’étude PETRA2, où des auto-questionnaires anonymes ont été envoyés par mail entre avril et juin 2023, à l’ensemble des étudiants de plus de 18 ans, inscrits aux universités de Lille, Paris-Cergy, Bordeaux et Grenoble. Les questions portaient sur les données sociodémographiques, académiques, l’usage d’autres substances psychoactives, la présence d’un suivi psychiatrique/psychologique ou addictologique, un antécédent personnel de diagnostic de TDAH et une symptomatologie en faveur d’un TDAH (définie par un score supérieur ou égal à 4 à l’Adult ADHD Self Report Scale (ASRS) et un score supérieur ou égal à 46 à la Wender-Utah Rating Scale (WURS)). Résultats : Sur les 7293 étudiants participants, 657 (9%) d’entre eux rapportaient un usage de benzodiazépines, 1172 (16,1%) un usage de médicaments opioïdes, et 579 (7,9%) un usage combiné des deux substances depuis leur première rentrée universitaire. 32% des usagers de benzodiazépines et 12% des usagers de médicaments opioïdes rapportaient avoir déjà ressenti un sentiment de dépendance. La majorité avaient débuté leur usage au lycée ou lors de leur première année d’étude. Après ajustement, il n’y avait pas de différence significative d’usage selon la ville ou la filière d’étude. Les facteurs associés à l’usage de benzodiazépines et/ou de médicaments opioïdes étaient : un âge plus élevé, le sexe féminin, le redoublement, la présence de symptômes en faveur d’un TDAH, un usage de cannabis et de médicaments à base d’amphétamines (p<0,05). L’usage de benzodiazépines seules était également associé à celui de nouveaux produits de synthèse, et celui de médicaments opioïdes seuls à l’usage de GHB/GBL (p<0,05). Conclusion : Ces résultats confortent la nécessité de cibler aux mieux les programmes de prévention en addictologie dans les campus.
- Directeur(s) de thèse : Carton, Louise
AUTEUR
- Thomas, Charlotte