Titre original :

La répression des exilés comme vecteur de politisation citoyenne : étude de l’influence des dynamiques répressives à l’encontre des exilés dans le Nord de la France sur les carrières militantes des « citoyens »

Mots-clés libres :
  • Citoyen ; répression ; politisation ; exilés ; carrière militante
  • Langue : Français
  • Identifiant : ULIL_DMSP_2024_017
  • Faculté/Ecole : Droit
  • Date de soutenance : 05/06/2024
  • Type de mémoire : Mémoire de Master
  • Discipline : Science Politique
  • Parcours : Actions humanitaires

Résumé

Cette enquête explore la relation entre la répression des exilés dans le Nord de la France et l'engagement des citoyens, engagés dont les trajectoires individuelles ne les prédisposent pas initialement à la mobilisation politique. En s'appuyant sur la théorie de la mobilisation des ressources, l'étude révèle que malgré un faible capital politique et militant, ces citoyens possèdent des dispositions critiques accumulées au fil de leur parcours (comme la socialisation religieuse ou des expériences migratoires), les prédisposant à l'engagement. La confrontation avec la répression des exilés agit comme un choc moral déclencheur de leur engagement. Ce processus de politisation se traduit par une posture contestataire vis-à-vis des politiques migratoires, mais exprimée dans un plaidoyer humaniste et dépolitisé, visant à contraster la répression étatique arbitraire avec la défense des droits fondamentaux des exilés sans se montrer trop hostile aux autorités. La dénonciation de la répression confère également aux citoyens une légitimité au sein des sphères associative et militante, malgré leur faible capital militant. Par ailleurs, cette confrontation les pousse à réévaluer leurs idéaux humanitaires et les réalités de terrain, souvent marquées par la précarité et des expériences difficiles, pouvant générer un "malheur militant". Les contraintes personnelles et professionnelles limitent parfois la poursuite d’un engagement direct, conduisant certains à opter pour la professionnalisation de l'aide humanitaire, ce qui leur permet d'acquérir une expertise et une nouvelle forme de légitimité militante tout en offrant une flexibilité nécessaire à leur engagement. Cependant, la formation professionnelle expose également les citoyens à la précarité du métier, pouvant entraîner des abandons. L'accès à des fonctions plus politiques grâce à cette formation pousse ces citoyens à questionner la nature de leur engagement, oscillant entre militantisme et professionnalisation. En définitive, cette recherche met en lumière comment la répression, destinée à freiner les mouvements de soutien aux exilés, agit paradoxalement comme un puissant moteur de politisation, tout en constituant un obstacle à la pérennité de l'engagement citoyen.

  • Directeur(s) de mémoire : Scalettaris, Giulia ; Lepinay, Thomas

AUTEUR

  • Hamon, Pierre
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