• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2024ULILM446
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 29/10/2024

Résumé en langue originale

En France, en 2020, 380 562 mineurs et jeunes majeurs ont bénéficié d’une prestation ou d’une mesure relevant de la protection de l’enfance. Ces jeunes ont tous en commun d’avoir été confrontés à un moment de leur existence à un environnement familial qui n’était pas propice à leur bon développement. Cette politique sociale vise à garantir aux mineurs de pouvoir grandir en sécurité et dans un environnement répondant à leurs besoins fondamentaux. Néanmoins, les événements d’adversité vécus ne sont pas sans conséquences sur leur développement psychique. Les troubles psychiques des enfants confiés à l’ASE sont mal connus et peu étudiés dans la littérature française. Afin d’effectuer une photographie des connaissances actuelles sur la santé mentale des enfants confiés à l’ASE, nous avons étudié à travers une revue narrative de la littérature 13 études françaises et une revue de littérature et méta-analyse. Nous avons étayé nos résultats à l’aide de la littérature grise. Après avoir décrit les caractéristiques communes aux familles et enfants pris en charge, ainsi que les facteurs de risques de développer des troubles psychiques et les facteurs protecteurs, les principaux troubles pédopsychiatriques et symptômes psychiques ont été détaillés. Un focus a été fait sur le vécu subjectif des enfants pris en charge et leur devenir au long terme. Dans l’ensemble, les mineurs confiés à l’ASE expriment une souffrance psychique plus importante et sont plus fréquemment touchés par les troubles externalisés, les troubles anxieux, les troubles neurodéveloppementaux et les troubles addictifs. L’absence de données suffisantes n’a pas permis de conclure sur l’existence ou non d’une surreprésentation de troubles de l’attachement, de troubles psychotiques, de troubles dépressifs et de troubles de stress post-traumatique chez les mineurs confiés à l’ASE. Les résultats suggèrent que ces jeunes constituent une population plus vulnérable dont les besoins en santé mentale sont accrus. Bien que la protection de l’enfance ait bénéficié de plusieurs réformes, de nombreux progrès restent à faire dans la connaissance et l’accompagnement des troubles psychiques des enfants confiés à l’ASE.