• Langue : Français
• Identifiant : ULIL_DMSP_2024_001
• Faculté/Ecole : Droit
• Date de soutenance : 28/05/2024
• Type de mémoire : Mémoire de Master
• Discipline : Science Politique
• Parcours : Actions humanitaires

Résumé

Cette étude examine le rôle des organisations non gouvernementales internationales au Liban pendant et après la guerre israélo-libanaise de 2006. À travers des recherches académiques et des entretiens avec les praticiens qu’y sont présents au moment de la crise. Nous proposons une analyse de l’adaptation logistique et des stratégies opérationnelles de ces organisations. La recherche explore comment les ONG ont navigué dans les environnements complexes d’urgence et de post-urgence. En outre, l’afflux d’aide étrangère et l’interaction subséquente entre les acteurs locaux et internationaux sont scrutés pour comprendre les dynamiques de distribution de l’aide. L’analyse montre que les ONG doivent faire face à de nombreux défis au niveau opérationnel dès leur arrivée. Des ajustements logistiques et financiers sont faits pour fonctionner efficacement dans un environnement « d’urgence complexe ». La réponse immédiate, souvent caractérisée par le chaos initial et l’improvisation, met en lumière l’importance de l’intégration des réseaux locaux et internationaux. Ces réseaux permettent aux ONG d’entrer au Liban et, plus tard, d’y établir des opérations à long terme. En parallèle, l’étude révèle que le système de coopération par clusters est souvent négligé à faveur des formes parallèles de coopération, souvent plus informelles. Cette coopération est encore affaiblie par une concurrence bien connue entre les ONG. Cela se traduit par une territorialité et un marketing autour de l’action humanitaire. En outre, les enjeux autour de la sécurité et la sécurisation créent des tensions entre les humanitaires et les intérêts de leurs bailleurs. Les décisions opérationnelles sont souvent influencées par ces considérations de sécurité. La présence d’acteurs armés non étatiques et les intérêts géopolitiques complexifient davantage le paysage humanitaire, nécessitant des stratégies d’intervention localisées de la part des ONG. L’interaction entre les ONG internationales et les acteurs locaux a également été cruciale. Toutefois, cette interaction a pour conséquence que la plupart des ONG doivent s’intégrer, à des degrés divers, avec les politiques et les acteurs confessionnels. Plus particulièrement, et de manière controversée, cela implique l’établissement de relations avec le Hezbollah. La dépendance sur le personnel local et les organisations de la société civile a permis une distribution et une mise en oeuvre plus efficaces de l’aide. Cependant, cette collaboration a aussi soulevé des défis en termes de confiance, de responsabilité et de pouvoir. Les partenariats locaux ont été essentiels pour renforcer la crédibilité des ONG, mais ils ont également révélé des déséquilibres de pouvoir et des tensions inhérentes à ces relations.