Intérêt des potentiels évoqués visuels pour le diagnostic de neuropathie optique alcoolo-tabagique : étude de 65 cas
- Neuropathie optique alcoolo-tabagique
- potentiels évoqués visuels
- Alcoolisme -- Complications (médecine)
- Tabagisme
- Neuropathie optique
- Potentiel évoqué visuel
- Alcoolisme
- Fumer du tabac
- Atteintes du nerf optique
- Potentiels évoqués visuels
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Ophtalmologie
- Identifiant : 2024ULILM370
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 16/10/2024
Résumé en langue originale
Contexte : Les patients présentant une consommation chronique et excessive d’alcool et de tabac sont à risque de développer une neuropathie optique (NO) toxique. Cette pathologie, probablement sous-estimée, se manifeste par une dyschromatopsie d’axe rouge-vert et une baisse bilatérale et variable de l’acuité visuelle. En cas de suspicion, l’interrogatoire est déterminant. Néanmoins, ce trouble oculaire demeure un diagnostic d’élimination et requiert donc un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques, dont les potentiels évoqués visuels (PEV). Cet examen électrophysiologique semble se distinguer par la sévérité de son atteinte, d’autant plus atypique lorsque l’acuité visuelle est relativement conservée. Cette dissociation est malgré tout peu étudiée dans la littérature. L’objectif principal de notre étude est donc d’évaluer l’intérêt diagnostique des PEV. Les objectifs secondaires incluent la description de la cohorte de patients suivis et l’étude des facteurs influençant la récupération fonctionnelle. Matériel et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective menée au CHU de Lille de 2008 à 2024. Les 65 patients inclus présentaient une NO alcoolo-tabagique et ont bénéficié de la réalisation de PEV au diagnostic. Les yeux ont été classés selon leur acuité visuelle, et les caractéristiques des PEV damier 60’ et 15’ ont été analysées. Chez les 17 patients revus en suivi, nous avons recueilli l’acuité visuelle après prise en charge, et le type de traitement mis en place ainsi que son délai. Résultats : Dans notre cohorte, 95% des PEV 15’ n’étaient pas enregistrables pour une acuité visuelle supérieure à 2/10ème. De même, 64% des PEV 60’ étaient déstructurés alors que l’acuité visuelle était supérieure à 1/20ème ; et lorsque l’onde P100 étaient discernable, il était noté de façon quasiment systématique une altération de la réponse. Il n’a pas été mise en évidence d’association entre la baisse d’acuité visuelle et la dégradation des PEV 60’. Par ailleurs, notre étude souligne que la consommation d’alcools non-forts, comme le vin et la bière, peut également être à l’origine de NO alcoolo-tabagiques. Enfin, parmi les patients traités, 71% ont montré une amélioration visuelle significative, avec un délai moyen de prise en charge était plus court (9.7 8.0 mois) comparé aux patients sans récupération (21.2 17.7 mois). La prise en charge consistait principalement en un sevrage ou une réduction de la consommation, combinée à une supplémentation vitaminique. Conclusion : Les PEV s’avèrent être un outil utile pour le diagnostic de la NO alcoolo-tabagique, notamment lorsque l’acuité visuelle est relativement épargnée. Une prise en charge précoce, visant idéalement un sevrage total ou une réduction significative de la consommation d’alcool, est cruciale pour maximiser les chances de récupération visuelle.
- Directeur(s) de thèse : Smirnov, Vasily
AUTEUR
- Blin, Julia