Titre original :

Ces patients qui reviennent... : du revolving door syndrome à « l'hospitalophilie », réflexion sur la dépendance aux institutions psychiatriques

Mots-clés en français :
  • réadmission, revolving door syndrome, syndrome de la porte tournante, hospitalophilie, dépendance institutionnelle

  • Hôpitaux psychiatriques -- Admission et sortie
  • Patients dans les hôpitaux psychiatriques
  • Dépendance (psychologie)
  • Réadmission du patient
  • Personnes atteintes de troubles mentaux
  • Hôpitaux psychiatriques
  • Dépendance (psychologie)
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Psychiatrie
  • Identifiant : 2014LIL2M368
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 14/10/2014

Résumé en langue originale

Autrefois rares, les situations de ré-hospitalisations multiples et répétées de certains patients en psychiatrie sont actuellement de plus en plus fréquentes, et la question de la réadmission concerne aujourd'hui la majorité des soignants. L'évolution de ce rapport à l'hôpital serait en lien avec la profonde modification du système de soins, qui a eu lieu au cours de la seconde moitié du 20ème siècle. En effet nous sommes passés, lors de la désinstitutionnalisation, du système asilaire au développement des structures de soins ambulatoires, notamment représentées par le secteur psychiatrique en France. Si ces changements ont représenté un grand pas dans la prise en charge de la souffrance psychique, ils ont également entraîné un phénomène qui n'avait pas été anticipé : le retour régulier de certains patients vers les unités d'hospitalisation. Ce phénomène a été étudié par le biais du « Revolving door syndrome », traduit par « Syndrome de la porte tournante », qui caractérise les patients ayant tendance à être ré-hospitalisés régulièrement sur un court laps de temps. L'étude de ce syndrome a permis de définir un profil type de patient à risque de devenir un patient « revolving », mais aussi des facteurs de risque et des facteurs protecteurs vis-à-vis de ces ré-hospitalisations répétées. Parmi ces patients réadmis régulièrement, certains semblent revenir en dehors d'une aggravation clinique clairement identifiée d'une pathologie ou en dehors d'une résistance ou mauvaise observance aux traitements. Ils sont régulièrement surnommés « hospitalophiles » par les soignants qui les prennent en charge, néologisme qui traduit littéralement une certaine « attirance » pour l'hôpital. Ces patients entretiendraient un rapport singulier à l'institution hospitalière, et il semble plus intéressant de questionner le sens de ces hospitalisations, plutôt que leur nombre. En effet, ces comportements refléteraient une certaine forme de dépendance psychique à l'institution, sous l’angle des théories de l’attachement et d’apports psychodynamiques. Les patients présentant cette problématique ne semblent pas avoir bénéficié au cours de leur développement d'un environnement sécure qu'ils ont pu introjecter suffisamment, et s'appuient alors sur des éléments d'étayage externe pour fonctionner, selon un mode de relation anaclitique. En cas de facteur déstabilisant, notamment dans les moments où leur autonomie psychique est mise à mal, les patients peuvent alors utiliser l'hôpital comme environnement sécure et contenant, à la manière de la « prothèse externe » décrite par Kernberg, au risque d'en devenir dépendants. Afin de prendre en charge cette dépendance psychique qui se révèle en institution de soins, les théories issues de la psychothérapie institutionnelle nous éclairent sur le rôle de l'institution pour ces patients ; et l'outil sectoriel, par ses différentes structures de soin, permet de proposer différents niveaux de contenance psychique, que le patient doit progressivement intégrer afin de se libérer de son « hospitalophilie ».

Résumé traduit

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  • Directeur(s) de thèse : Chevrier, Marc

AUTEUR

  • Tiprez, Juliette
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