Audit des décès survenant en peropératoire : étude épidémiologique, évaluation des pratiques et impact sur les soignants travaillant au bloc opératoire : étude préliminaire régionale
- Décès peropératoire
- impact psychologique
- étude de pratiques
- anesthésie
- seconde victime
- bloc opératoire
- Complications chirurgicales
- Mortalité
- Épidémiologie
- Équipes de soins de santé
- Soins médicaux -- Qualité -- Contrôle
- Complications peropératoires
- Issue fatale
- Épidémiologie
- Personnel médical hospitalier
- Audit médical
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Anesthésie Réanimation
- Identifiant : 2024ULILM335
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 10/10/2024
Résumé en langue originale
Contexte : Les décès peropératoires sont des évènements rares mais non exceptionnels. Environ 90% des anesthésistes y seront confrontés au cours de leur carrière. Par leur rareté, leur imprévisibilité et leur soudaineté, ils pourraient avoir un impact psychologique majeur sur les soignants. Il existe peu de données dans la littérature sur le sujet. Notre étude répondait à trois objectifs : 1. Faire un état des lieux des pratiques en cas de décès peropératoire 2. Mesure l’incidence des décès peropératoires au CHU de Lille en 2022 3. Connaître la proportion de soignants ayant été exposés à des décès peropératoires, l'impact immédiat sur leur capacité d'exercice, les mesures d’accompagnement existantes, accessibles et souhaitées Matériel et Méthodes : 1. Nous avons interrogé par mail les chefs de service d’anesthésie des CH de la région sur leurs pratiques en cas de décès sur table 2. Nous avons identifié les patients décédés au bloc au CHU de Lille en 2022 et collecté leurs caractéristiques 3. Un questionnaire anonyme de 31 questions a été diffusé par mail et via un QR code dans les blocs du CHU de Lille, les Hôpitaux périphériques et les cliniques privées du Nord et du Pas-de-Calais entre mars et avril 2024 Résultats : 1. Nous avons obtenu une réponse de 28% des services interrogés. Les pratiques étaient très hétérogènes, avec seulement 47% de RMM systématique 2. Nous avons identifié 23 décès au bloc en 2022, 78% au bloc CCV, pour des chirurgies urgentes dans 91,3% des cas et aucun n’est décédé d’une complication de l’anesthésie 3. Nous avons obtenu 343 réponses dont 26% d’anesthésiste. 70% des répondants avaient déjà été confrontés à un décès peropératoire. 29% ont été au moins assez perturbés par le décès et 60% ont ressenti de la culpabilité. L'impact sur les soignants semblait majoré si le patient décédé était mineur (52% d'impact vs 27% si patient majeur) et si le décès était évitable (48% vs 24% si non évitable). Suite à ce décès, 39% des soignants ne bénéficiaient d'aucune mesure de soutien. Les mesures les plus souhaitées par les soignants étaient le débriefing secondaire (65%), immédiat (52%) et de RMM (42%) Conclusion : La majorité des soignants seront confrontés à un décès sur table au cours de leur carrière. Ces décès semblent avoir un impact sur les soignants, affectant au moins en partie leur capacités de travail Le sentiment de culpabilité est très fréquent. Les mesures d'accompagnement sont encore souvent inexistantes ou non connues du personnel.
- Directeur(s) de thèse : Dupré, Céline
AUTEUR
- Lapassat, Etienne