• Langue : Français
• Discipline : Médecine d'urgence
• Identifiant : 2024ULILM343
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 10/10/2024

Résumé en langue originale

Contexte : Ces dernières années, le nombre de consultations aux urgences est en hausse en dehors des années de COVID-19. Cette situation pourrait entraîner une augmentation de la morbi-mortalité des patients, un retard dans la prise en charge des douleurs, une hausse des évènements indésirables, ainsi qu’une baisse de la satisfaction des patients. Nous avons donc étudié les potentiels facteurs pouvant impacter ce temps de passage aux urgences dans la région des Hauts-de-France. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle utilisant les données des RPU des Hauts-de-France, couvrant la période de mars 2019 à mars 2024. Nous avons analysé le nombre total de visites aux urgences, le temps de passage (en minutes), l’âge des patients (classé en quatre catégories), la gravité selon la classification CCMU, les Territoires d’Animation en Santé, ainsi que le volume des recours annuels. Résultats : Nous avons constaté une hausse des consultations d’environ 388 RPU par mois à établissement non constant durant notre période d’étude de mars 2019 à mars 2024. De plus, le temps de passage aux urgences a augmenté d’environ 3 minutes par mois. Toutefois, pendant la période de COVID-19 (mars 2020 à mai 2020), nous avons noté une baisse de 34% du nombre de consultations par rapport à la moyenne sur notre période, accompagnée d’une réduction du temps de passage de 16 minutes comparée au temps de passage moyen pondéré par le nombre de consultations sur cette même période. La majorité des consultations concerne des patients âgés de 15 à 75 ans (63%). Le temps de passage apparaît plus long pour les patients âgés de 75 à 120 ans (408 minutes) comparé aux autres catégories d’âge (265 minutes pour les patients de 15 à 75 ans, 156 minutes pour les 2 à 15 ans et 163 minutes pour les 0 à 2 ans). La gravité des cas est souvent classée CCMU 2 (52%), tandis que le temps de passage est plus important en moyenne pour les patients classés CCMU 3 (394 minutes). Enfin, le temps de passage aux urgences dans les établissements avec une haute volumétrie de recours annuels semble être augmenté (289 minutes pour les établissements de 60 000 et +). Conclusions : Il apparaît que le nombre de patients et le temps de passage aux urgences ont augmenté au cours des cinq dernières années (hors période de COVID-19). Les épidémies hivernales ne semblent pas avoir d’effet sur le nombre de consultations aux urgences. Cependant elles auraient un impact sur le temps de passage aux urgences, notamment pour les personnes âgées et les établissements avec une haute volumétrie de recours annuels. De même, la localisation géographique du service des urgences ne semble pas influencer ces chiffres. En revanche, l’âge des patients et la gravité de leur état sont des facteurs importants qui influencent le temps de passage aux urgences. Les personnes âgées passent davantage de temps dans le service des urgences, en raison notamment d’un taux d’hospitalisation plus élevé que les autres catégories d’âges et d’une insuffisance de lits d’aval. De plus, un afflux accru de patients contribue également à prolonger cette durée. Cependant, plusieurs biais limitent la possibilité d’extrapolation de ces résultats à d’autres régions et pays.