Titre original :

Les représentations des pédopsychiatres sur l’expertise pénale en pédopsychiatrie : une étude qualitative auprès de 10 pédopsychiatres du Nord et du Pas-de-Calais

Mots-clés en français :
  • Pédopsychiatrie
  • expertise
  • justice des mineurs
  • pénal
  • expert psychiatre
  • représentations
  • formation

  • Enfants -- Psychiatrie
  • Expertises
  • Expertises psychologiques
  • Psychiatrie légale
  • Pédopsychiatrie
  • Expertise
  • Psychiatrie légale
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Psychiatrie
  • Identifiant : 2024ULILM309
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 07/10/2024

Résumé en langue originale

Introduction : Le nombre d’experts pédopsychiatres diminue depuis plusieurs années. La littérature scientifique reste pauvre sur l’expertise pénale en pédopsychiatrie. Nous nous sommes penchés sur ce désintérêt pour la discipline et nous sommes demandés si les représentations des pédopsychiatres n’influeraient pas sur leur choix de ne pas pratiquer d’expertise. Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative réalisée à partir d’entretiens semi-dirigés auprès de 10 pédopsychiatres du Nord et du Pas de Calais. L’objectif principal de cette étude était d’explorer les représentations des pédopsychiatres sur l’expertise pénale en pédopsychiatrie. Les objectifs secondaires étaient de mettre en évidence l’expérience des pédopsychiatres en matière d’expertise pénale, d’étudier les raisons de la pénurie d’experts et d’explorer les solutions qui pourraient être mises en place pour rendre l’expertise plus qualitative et plus attractive. Parallèlement, deux entretiens avec des pédopsychiatres experts ont été réalisés afin de mettre leur expérience en exergue des résultats de l’étude. Résultats : Les pédopsychiatres ont une vision péjorative de l’expertise pénale du fait de sa méconnaissance. Ils pointent une formation insuffisante durant l’internat et des difficultés de communication avec le monde judiciaire. Leur perception des experts est négative, les conclusions des expertises leur apparaissent erronées et dépassées. L’expertise semble sous rémunérée et chronophage : les entretiens exigent davantage de temps en pédopsychiatrie qu’auprès d’adultes et il faut s’adapter à la maturité du jeune en veillant à ne pas l’influencer. L’expertise questionne sur le diagnostic en pédopsychiatrie. Poser un diagnostic pour la justice à propos d’un enfant en développement l’expose ensuite à un risque de stigmatisation. Les pédopsychiatres estiment que les juges attendent un avis objectif sur l’enfant, avis que la pédopsychiatrie, teintée de subjectivité, ne peut pas apporter. Ils pointent néanmoins l’utilité de l’expertise dans le dénouement de situations complexes et dans l’établissement des limites entre psychiatrie et pénal. Conclusion : L’expertise représente un enjeu majeur pour la trajectoire de vie du jeune. Ce travail ouvre des perspectives pour améliorer l’attractivité de la discipline. La création de l’option tardive pédopsychiatrie légale durant l’internat signe la volonté de la promouvoir. L’impact de cette nouvelle formation sur les représentations et la pénurie d’experts pourrait être évalué par des études futures.

  • Directeur(s) de thèse : Bastien, Axel

AUTEUR

  • Tomao, Marion
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