• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2024ULILM330
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 09/10/2024

Résumé en langue originale

L’estime de soi n’a pas toujours été au centre des préoccupations de santé publique. En effet, ses définitions, ses modèles descriptifs et ses outils de mesure sont multiples. Les connaissances actuelles identifient l’estime de soi à la fois comme un facteur de vulnérabilité, de maintien et de rechute de troubles psychiatriques stabilisés. Les récents progrès en neuroimagerie fonctionnelle montrent que le concept de soi peut se traduire par des modifications structurelles durables, ce qui pourrait impliquer une relation entre estime de soi et handicap psychique. Dans cette optique, le dispositif de réhabilitation psychosociale semble être de première importance, dans ce qu’il a notamment de lutte contre la pérennisation du handicap psychique et contre ses conséquences en termes de stigmatisation. Il est donc primordial de connaître les moyens existant pour sauvegarder l’estime de soi, et de promouvoir les méthodes émergentes, comme celle de l’exposition muséale. L’objectif de cette étude est donc de proposer une réflexion sur l’implication de l’estime de soi dans le rétablissement des maladies mentales et d’évaluer la pratique de la muséothérapie dans sa capacité à renforcer l’estime de soi et à atténuer les conséquences du handicap psychique et social des personnes concernées. L'intervention muséale est une pratique thérapeutique identifiée il y a environ soixante-quinze ans au Royaume-Uni, mais le concept contemporain de muséothérapie n’a été établi qu’en 2016, au Québec. La muséothérapie consiste à exposer des usagers de services de soins psychiatriques, à un environnement muséal et aux oeuvres d’art qu’il renferme, à des fins de bien-être physique, social et psychique. Cette pratique novatrice peut consister en une contemplation d'oeuvres, en des visites guidées par un médiateur culturel, en une manipulation d’objets, ou encore en la création artistique en atelier avec un art-thérapeute. Les vertus thérapeutiques de l’exposition muséale sont légion et impliquent notamment l’espace muséal en lui-même, le lien intrinsèque avec l’artefact de musée et une thérapie sociale. L’exposition muséale peut faire l’objet d’une prescription médicale, moyennant un partenariat avec un établissement patrimonial de proximité. Dans la continuité de ce travail, la publication d’une future étude interventionnelle est prévue, qui évaluera l’effet thérapeutique d’une prescription muséale au Louvre Lens, sur des personnes souffrant de troubles psychiatriques stabilisés.