Les mouvements anormaux chez les patients sédatés pour un état de mal épileptique sont-ils tous d’origine épileptique ?
- État de mal épileptique
- propofol
- mouvement anormal
- seizure like phenomena
- monitorage par électro-encéphalogramme continu
- État de mal épileptique
- Propofol
- Troubles moteurs
- État de mal épileptique
- Propofol
- Dyskinésies
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Anesthésie Réanimation
- Identifiant : 2024ULILM270
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 30/09/2024
Résumé en langue originale
Contexte : Dans le cadre de la prise en charge des états de mal épileptique, il est nécessaire de recourir à une sédation par propofol si l’étiologie l’impose, si la détresse respiratoire le nécessite ou si l’état de mal épileptique est réfractaire. La levée de la sédation est une période critique de la prise en charge, avec deux possibilités : l’absence de récidive de mouvements anormaux ou la survenue de mouvements anormaux, pouvant faire évoquer une récidive épileptique. Parmi ces mouvements anormaux, il est décrit dans la littérature des mouvements anormaux d’origine non épileptique chez des patients sédatés par propofol, appelés « seizure like phenomena ». L’objectif de notre étude est de définir la proportion de ces seizure like phenomena lors de la levée de sédation des états de mal épileptique généralisés convulsivants. Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective monocentrique en médecine-intensive réanimation au CHU de Lille entre le 1er novembre 2020 et le 1er décembre 2023. Les patients inclus étaient majeurs et pris en charge pour un état de mal épileptique convulsivant généralisé, selon la définition de la ligue internationale contre l’épilepsie. Leur prise en charge avait nécessité une intubation et une sédation par propofol, quelle que soit l’indication. Ils devaient bénéficier d’un monitorage par enregistrement continu de l’électroencéphalogramme avec vidéo au moment de la levée de sédation. Nous avons recueilli la proportion de seizure like phenomena parmi les mouvements anormaux qui se manifestaient en levée de sédation. Nous avons également caractérisé leur sémiologie, déterminé s’il existe des facteurs prédictifs de leur survenue, étudié leur prise en charge et déterminé leur impact sur la durée de ventilation mécanique, la durée de séjour en soins critiques et le mauvais pronostic fonctionnel à 3 mois. Résultats : 43 patients ont été inclus. Parmi eux 10 (23%) ont présenté un seizure like phenomena. Les manifestations cliniques sont variées, parfois focales, parfois généralisées. Les mouvements anormaux entraînent fréquemment une intervention thérapeutique : dans 8 cas (40%) il était administré un bolus d’hypnotique et dans 9 cas (45%) une augmentation des sédations. 6 patients (60%) ayant présenté un seizure like phenomena ont eu des mouvements anormaux avant la levée des sédations par propofol, au cours de l’induction ou de l’entretien de la sédation. Le fait d’avoir un seizure like phenomena, chez les patients monitorés par enregistrement vidéo-EEG, n’est pas associé à un allongement de la durée de sédation et de ventilation. Le fait d’avoir un seizure like phenomena, chez les patients monitorés par enregistrement vidéo- EEG, n’est pas un facteur de risque de mauvais pronostic fonctionnel à 3 mois Conclusion : Un quart des patients intubés et sédatés pour un état de mal épileptique convulsivant généralisé ont présenté des mouvements anormaux non épileptiques associés à la sédation par propofol. Il semble nécessaire d’informer les médecins réanimateurs de leur existence. Nous n’avons pas identifié de facteurs associés à leur survenue. Seul le monitorage par électro-encéphalogramme continu permet à ce jour de les identifier.
- Directeur(s) de thèse : Tortuyaux, Romain
AUTEUR
- Hible, Hélène