• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2024ULILM139
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 11/06/2024

Résumé en langue originale

La protection judiciaire de la jeunesse est une institution qui dépend du ministère de la justice. Elle a pour vocation l’accompagnement des décisions judiciaires concernant les mineurs en conflit avec la loi. Un des fondements de la justice des mineurs est le primat de l’éducatif sur le répressif, qui s’est appuyé sur un « modèle thérapeutique » de la prise en charge de la délinquance. Nous confrontons la construction de ce modèle avec l’avènement de la pédopsychiatrie puis de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, comme spécialité et catégorie à part entière de la discipline. Ceci après avoir mis en parallèle l’histoire de la psychiatrie générale appliquée au système carcéral et l’histoire de la pédopsychiatrie, qui a contribué à la spécialisation de la justice des mineurs. Les rapports entre psychiatrie et justice ne se sont pas développés de la même manière dans ces deux domaines et dénotent donc des enjeux différents. À partir d’une observation dans le service territorial de milieu ouvert de la PJJ de Dunkerque, nous avons décrit les différents aspects de la pratique du psychiatre vacataire de l’équipe. Nous décrivons ainsi les missions auxquelles il participe, qui sont illustrées par onze cas cliniques issus de situations de jeunes pris en charge à la PJJ pour lesquels le psychiatre a été sollicité. Ces missions peuvent se regrouper en tâches d’aspect institutionnel judiciaire et en tâches à vocation sanitaire. En effet, l’élaboration de ces pratiques s’est faite dans la rencontre des besoins de l’institution judiciaire et de l’offre, en termes de compétence, du praticien hospitalier, qui s’est engagé, dans le cadre d’une activité d’intérêt général, à la PJJ. De cette manière, il participe aux mesures judiciaires d’investigation éducative, ordonnées par le juge pour avoir les éléments de compréhension, en termes de personnalité et d’environnement social ; participe aux réunions dédiées aux situations d’analyse de « cas complexes » ; propose une consultation psychiatrique et plus spécifiquement orientée addictologie ; aide à la réalisation des dossiers MDPH envisagés par les équipes éducatives qui travaillent avec le jeune à son projet d’autonomie ; fait le lien avec les soins généraux et accompagne les travailleurs sociaux dans l’appréhension de la question de la santé mentale, dans une population de jeunes vulnérable sur le plan psychique et souvent exclue du système de soin.