• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Dermatologie vénéréologie
• Identifiant : 2024ULILM188
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 01/07/2024

Résumé en langue originale

Contexte : Dans les dermatoses inflammatoires chroniques, dont la dermatite atopique (DA), les prescripteurs sont confrontés à des patients obèses, pourtant non/sous représentés dans les essais de phase III des nouveaux traitements. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prescription du dupilumab, la réponse thérapeutique et la tolérance chez les patients obèses atteints de DA. Matériel et Méthodes : Nous avons réalisé une étude observationnelle rétrospective multicentrique chez des adultes atteints de DA, obèses (IMC≥30 kg/m2) traités par dupilumab (juillet 2017-mars 2023). Les données étaient collectées via un appel à cas national (formulaire anonymisé). Le critère de jugement principal (CJP) était le pourcentage de patients atteignant un score IGA (Investigator’s Global Assessment) à 0 ou 1 et/ou moins 2 points à 5±1 mois. Étaient recueillies les informations sur la posologie du dupilumab prescrite, les effets indésirables (EI) et les modifications de poids sous traitement. Résultats : Quatre-vingt-seize patients issus de 15 centres ont été inclus. Tous avaient débuté le dupilumab à la posologie de l’AMM. La majorité́ des patients présentait une DA sévère et 81 avaient reçu un traitement systémique antérieur (84%). La durée médiane de traitement était de 18 mois. Soixante et onze sur 96 patients (74%) et 60/77 patients (78%) étaient considérés répondeurs à 5 et 12 mois respectivement. Cinquante-trois pourcent des patients présentaient au moins un EI, atteinte ophtalmologique pour 34% et poussée tête et cou pour 17%.Un changement pondéral était observé pour 25 sur 60 patients (41%) : prise de poids pour 17 d’entreeux et perte de poids pour 8. Vingt-six patients lillois ont été appariés à 26 patients non obèses sous dupilumab selon leur âge et leur sexe. Seize/26 (62%) patients obèses et 22/26 (85%) du groupe contrôle à M5 atteignait le CJP (non significatif). Les EI paraissaient plus fréquents chez les patients obèses, survenant chez 16 (62%) d’entre eux contre 12 (46%) dans le groupe contrôle. Conclusion : Les données concernant l’efficacité́ du dupilumab dans cette population sont concordantes avec les chiffres publiés dans la population générale de patients adultes atteints de DA. Néanmoins, la comparaison des deux groupes avec et sans obésité semble suggérer une efficacité moindre du dupilumab chez les patients obèses. Les EI y seraient également un peu plus fréquents. Les modifications pondérales étaient une observation inattendue pour laquelle une surveillance sous traitement pourrait être préconisée.