• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2024ULILM182
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 27/06/2024

Résumé en langue originale

Introduction : Face à l’évolution de la démographie médicale et du vieillissement de la population, la question de l’accès aux soins devient omniprésente. La notion d’élargissement des compétences du pharmacien existe depuis plusieurs années, ce dernier souhaitant être plus impliqué et reconnu dans la prise en charge des patients. Alors que la prévention de la iatrogénie devient un enjeu de santé publique majeur avec l’augmentation de la population âgée polymédiquée, le pharmacien d’officine semble être un acteur indispensable pour y répondre. L’objectif principal de cette étude est d’étudier l’opinion des patients âgés polymédiqués dans la collaboration entre le médecin généraliste et le pharmacien d’officine dans le cadre de la prévention de la iatrogénie. Méthode : Réalisation d’une étude qualitative inspirée de l’analyse thématique avec une approche inductive. Quinze entretiens individuels semi-dirigés auprès de patients âgés polymédiqués de la communauté de communes du Sud-Avesnois ont été menés de février 2023 à janvier 2024. Résultats : Les patients âgés polymédiqués ont besoin de soins plus importants en vieillissant mais subissent aussi les effets de leur polymédication. Ils ont une méconnaissance des différentes missions de leur pharmacien et de l’intérêt de la consultation de renouvellement d’ordonnance. Un besoin de régularité dans leur suivi médical avec des interlocuteurs privilégiés est évoqué par les patients qui souhaitent garder leur médecin traitant comme premier interlocuteur dans le système de santé. Malgré un sentiment de dégradation de l’accès aux soins, les patients suivent les recommandations des soignants et sont prêts à s’adapter aux évolutions de leurs pratiques. Ils souhaitent recevoir davantage d’information sur leurs traitements et leurs effets, et être plus impliqués dans la prise de décision de prescription. Les patients sont favorables au travail en équipe entre leur médecin généraliste et leur pharmacien ainsi qu’à l’élargissement des compétences de ce dernier. Conclusion : Les patients âgés polymédiqués sont favorables à la collaboration entre leur médecin généraliste et leur pharmacien d’officine. Ils souhaitent être plus impliqués dans le suivi de leur santé et sont favorables à une nouvelle organisation des soins primaires. Cependant, la place centrale de leur médecin traitant dans leur suivi reste indispensable pour eux. Ils aimeraient que leur pharmacien puisse avoir un rôle plus élargi en termes de déprescription, un des piliers de la prévention de la iatrogénie.