• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2024ULILM179
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 27/06/2024

Résumé en langue originale

Contexte : L’alcool est la deuxième cause de mort évitable. Il est responsable de troubles des usages (TUA), de morbi-mortalité (cancer, maladies cardiovasculaires etc.), avec un coût social important. Les TUA peuvent engendrer des troubles cognitifs liés à l’alcool (TCLA). Ils ont un impact sur la prise en charge addictologique et l’abstinence ainsi qu’un pronostic sévère sans traitement, mais peuvent être réversibles avec une prise en charge adaptée. Des lacunes existent dans le parcours de soins de ces patients. Le manque de sensibilisation aux TCLA des médecins généralistes (MG) freine le repérage, qui pourrait limiter la morbi-mortalité. Méthode : Enquête qualitative par entretiens semi-dirigés de 10 MG. 2 focus groups avec 6 médecins, 4 entretiens individuels. Résultats : Les médecins ont des a priori sur l’addictologie et les patients avec des TUA et/ou des TCLA. Leur prise en charge est complexe et chronophage pour des consultations non valorisées financièrement. L’absence de volonté politique engendre un manque de personnels qualifiés et de structures spécialisées. Les modes de communication entre acteurs ne sont pas optimisés et le dépistage des consommations d’alcool présente des lacunes. Nous remarquons un frein à la prise-en-charge pluridisciplinaire (connaissance du réseau, coordination, multiplicité d’intervenants), et une inégalité territoriale (compétence, prévalence des consommations). Les filières spécialisées qui existent sont peu développées et peu connues. Les MG jouent un rôle de coordination, d’accompagnement et de proximité. Des modes d’exercices et dispositifs se développent favorisant la coordination des acteurs, avec des réunions de concertation pluridisciplinaire en addictologique : maison de santé pluridisciplinaire, dispositif d’appui et coordination. L’informatique est un moyen de faciliter les échanges interprofessionnels et le suivi des patients. Les médecins interrogés proposent de prioriser la formation et la recherche, de renforcer le dépistage et la reconnaissance des TCLA. Conclusion : Il existe de nombreux freins à la prise en charge en ambulatoire des TCLA. Le développement des moyens de coordination et de modes d’exercices à plusieurs facilitent la prise en charge. Le MG a un rôle à jouer : repérage des consommations, dépistage des TUA et des TCLA. Le MG oriente ces patients vers les partenaires médico-sociaux et sanitaires.