Lutte contre les agressions cérébrales secondaires d’origine systémique (ACSOS) chez le traumatisé crânien grave : une évaluation des pratiques professionnelles des 24 premières heures dans le département du Nord (59)
- Traumatisme crânien grave
- ACSOS
- SMUR
- Traumabase®
- BISOM®
- Crâne -- Lésions et blessures
- Prise en charge personnalisée du patient
- Service mobile d'urgence et de réanimation
- Agressions cérébrales secondaires d'origine systémique
- Traumatismes cranioencéphaliques
- Prise en charge personnalisée du patient
- Soins de santé primaires
- Langue : Français
- Discipline : Médecine d'urgence
- Identifiant : 2024ULILM160
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 18/06/2024
Résumé en langue originale
Contexte : Le traumatisme crânien grave est la première cause de décès chez les 15-45 ans. Il est responsable de lésions cérébrales primaires et secondaires d’origine systémique (ACSOS) susceptibles de compromettre la perfusion cérébrale. L’objectif d’étude était une évaluation des pratiques professionnelles préhospitalières quant aux objectifs de lutte contre les ACSOS chez le patient traumatisé crânien grave, dans le département du Nord et selon les recommandations de la SFAR-SFMU de 2016. La mortalité des patients ainsi que les facteurs influençant la mortalité ont été étudiés secondairement. Méthode : C’est une étude rétrospective observationnelle monocentrique réalisée sur un an, sur la prise en charge des patients traumatisés crâniens graves par les SMUR du département. Étaient inclus tout patient majeur avec un score de Glasgow £ 8 et admis au déchocage chirurgical du CHU de Lille après transport primaire médicalisé. Les données cliniques, les thérapeutiques et le suivi des premières 24h ont été recueillis depuis la Traumabase® et BISOM®. Le critère de jugement principal, respect des recommandations de lutte contre les ACSOS a été évalué selon un score de conformité au seuil de 80%. L’étude des facteurs influençant la mortalité a été réalisée par les tests de Fisher, Wilcoxon, Chi2 et par régression logistique. Une p-value < 0,05 a été considérée statistiquement significative. Résultats : 33 patients ont été inclus. 58,6% des déterminants de la prise en charge des patients traumatisés crâniens graves étaient recherchés dans les dossiers. Seuls 26% des prises en charge et objectifs thérapeutiques étaient conformes aux recommandations au seuil de 80%, dont 2 objectifs de lutte contre les ACSOS : l’hémoglobine capillaire et la saturation périphérique en oxygène. 47% de décès ont été constaté dans le groupe « polytraumatisé » versus 31,3% dans le groupe « traumatisme crânien grave isolé » (p 0,4). Des facteurs influençant la mortalité ont été décrits (p >0,99), en accord avec les données de la littérature : l’âge, le score de Glasgow et l’anomalie pupillaire en préhospitalier, les pressions artérielles systolique et moyenne et la saturation périphérique en oxygène initiales, la capnie expirée ainsi que la température à l’arrivée au déchocage, le sous-score ISS « Tête et cou ». Conclusion : Les pratiques préhospitalières dans le traumatisme crânien grave, ainsi que les objectifs de lutte contre les ACSOS, ne sont pas conformes aux recommandations en vigueur. Notre étude retrouve de manière non significative des facteurs influençant la mortalité en accord avec les données de la littérature. Des axes d’amélioration à la qualité de tenue des dossiers BISOM® et de la Traumabase® ont été proposés.
- Directeur(s) de thèse : Assez, Nathalie
AUTEUR
- Schärer, Manon