• Langue : Français
• Identifiant : ULIL_SMOR_2024_050
• Faculté/Ecole : Médecine
• Date de soutenance : 12/06/2024
• Type de mémoire : Mémoire de Master
• Discipline : Mémoire d'Orthophonie

Résumé

Bien que l’origine phonologique de la dyslexie soit largement admise au sein de la communauté scientifique, de nombreuses théories alternatives ont été proposées, dont celle d’une réduction de l’empan visuo-attentionnel (EVA). Cette hypothèse fait aujourd’hui l’objet de nombreuses controverses : les tâches permettant de mesurer l’EVA présentent des limites, car elles reposent sur un matériel langagier et nécessitent une réponse verbale. Ainsi, les déficits d’EVA observés chez certaines personnes dyslexiques pourraient en réalité être l’expression d’un trouble phonologique sous-jacent. Dans cette étude, nous tentons de déterminer si un déficit de l’EVA existe dans une population d’enfants dyslexiques âgés de huit à quatorze ans. Nous avons administré aux participants une tâche visuo-attentionnelle nécessitant une réponse motrice et impliquant des stimuli langagiers (des lettres) et non langagiers (des symboles). Les résultats de treize participants dyslexiques aux épreuves de lecture, de phonologie et aux tâches visuo-attentionnelles ont été comparés à ceux de treize enfants du groupe contrôle âge. Les enfants dyslexiques ont obtenu des résultats plus faibles que les enfants du groupe contrôle à la tâche d’EVA en contextes langagier et non langagier. Cela semble soutenir l’hypothèse visuo-attentionnelle et s’oppose à l’hypothèse d’une origine purement phonologique des difficultés d’EVA. Cependant, des corrélations entre la tâche d’empan de lettres et certaines compétences phonologiques suggèrent l’implication de la composante phonologique dans les capacités d’EVA. La poursuite de cette étude sera nécessaire afin d’accroître la portée de nos résultats pour la recherche et la clinique.

Résumé traduit

Although the phonological origin of dyslexia is widely accepted within the scientific community, many alternative theories have been put forward, including the reduced visual-attention span (VAS) hypothesis. Today, this hypothesis is highly controversial: indeed, the tasks used to measure VAS show limitations, as they are based on language material and require a verbal response from the participants. As a result, the VAS deficits found in some dyslexic individuals may in fact be the expression of an underlying phonological disorder. In this study, we aim to determine whether a VAS deficit exists in a population of dyslexic children aged eight to fourteen. Dyslexic children were assigned a visual-attentional task which did not involve an oral response, and which was using both linguistic (letters) and non-linguistic (symbols) stimuli. The results of thirteen dyslexic participants on the reading, phonology and visual-attention tasks were compared with those of thirteen aged-matched children from the control group. Children with dyslexia scored lower than control children on the VAS task in language and non-language contexts. This seems to support the VAS hypothesis and disprove the hypothesis of a purely phonological origin of VAS difficulties. However, correlations between the letter span task and certain phonological skills suggest the involvement of phonological skills in VAS abilities. Further investigations are needed to extend significance of our findings for the research and clinical fields.