Facteurs d’éligibilité à un suivi orthophonique en Institut Médico-Educatif :effet de l’expérience professionnelle des orthophonistes
- Déficience intellectuelle ; orthophonie ; institut médico-éducatif ; facteurs d’éligibilité ; expérience professionnelle
- Intellectual deficiency ; speech-language pathology ; special education schools ; eligibility factors ; expertise
- Langue : Français
- Identifiant : ULIL_SMOR_2024_017
- Faculté/Ecole : Médecine
- Date de soutenance : 06/06/2024
- Type de mémoire : Mémoire de Master
- Discipline : Mémoire d'Orthophonie
Résumé
Les taux d’encadrement orthophonique dans les Instituts Médico-Educatifs (IME) de France ne permettent pas aux professionnels de répondre aux besoins de tous les enfants présentant une DI accueillis dans ces structures. Les professionnels se doivent alors de faire des choix afin de démarrer ou non une intervention, en s’appuyant sur des critères explicites ou implicites. Notre étude analyse les potentiels facteurs influençant le processus de décision d’une prise en charge orthophonique pour les enfants accueillis dans les IME. Plus particulièrement dans ce mémoire, nous nous intéressons à l’expérience professionnelle de l’orthophoniste et son influence sur la décision de prendre en charge un enfant présentant une déficience intellectuelle d’un degré variable. L’hypothèse est la suivante : la probabilité d’être suivi en orthophonie serait liée positivement au niveau d’efficience intellectuelle, mais le gain en expérience professionnelle amènerait les professionnels à assurer des suivis orthophoniques auprès d’enfants ayant une DI plus sévère. Nous sommes treize étudiantes à nous être rendues dans quinze IME. Au total, nous avons récolté les données de 219 jeunes de 4 à 23 ans via des questionnaires et des fiches de renseignements adressés aux professionnels et aux parents. Les premiers résultats d’une analyse de régression mettent en évidence l’influence de plusieurs variables : un enfant a plus de chance de bénéficier d’un suivi orthophonique s'il possède des compétences langagières réceptives élevées, mais limitées en expression, s’il est jeune, s’il a des compétences intellectuelles « élevées », s’il vient d’un milieu socioculturel favorisé, et si une cause biopathologique de ses troubles est identifiée. Nous ne retrouvons pas d’effet d’interaction entre l’expérience professionnelle et le degré de déficience intellectuelle. Afin de confirmer ces premiers résultats, il serait intéressant de poursuivre cette étude dans le but d’inclure un plus grand nombre de participants dans l’échantillon, pour obtenir des effets plus robustes.
Résumé traduit
Speech-language pathology staffing levels in France's special education schools don’t allow professionals to meet the needs of all children with intellectual deficiency admitted to these facilities. Therefore, professionals must make choices about whether or not to start an intervention, based on explicit or implicit criteria. Our study analyses the potential factors influencing the decision process for speech-language pathology treatment for children in special education schools. More specifically, in this dissertation, we focus on the speech pathologist expertise and its influence on the decision to accompany a child with a varying degree of intellectual disability. The hypothesis is as follows: the probability of receiving speech-language pathology treatment would be positively related to the level of intellectual efficiency, but the gain in professional experience would lead professionals to provide speech-language pathology treatment to children with more severe intellectual deficiency. Thirteen students visited fifteen special education schools. We collected data from 219 young people aged 4 to 23 via questionnaires and information forms given to professionals and parents. The regression analysis’ results highlight the influence of several variables : a child is more likely to benefit from speech-language therapy if he has high receptive language skills but limited expressive skills, if he’s young, has high intellectual skills, comes from a privileged socio-cultural background, and if a bio pathological cause of his intellectual deficiency is identified. We didn’t find any interaction effect between the speech-language pathologist’s expertise and the intellectual deficiency’s degree. To confirm these initial results, it would be interesting to pursue this study, aiming the inclusion of a larger number of participants in the sample, to obtain more robust effects.
AUTEUR
- Mesmacque, Constance