Évaluation des critères d’éligibilité à un suivi orthophonique en institut médico-éducatif : analyse de la présence et de l’ampleur de troubles du comportement parmi d’autres facteurs
- Déficience intellectuelle ; institut médico-éducatif ; suivi orthophonique ; critères d’éligibilité ; troubles du comportement.
- Intellectual disability ; special education schools ; speech therapy care ; eligibility criteria ; behavioural disorders
- Langue : Français
- Identifiant : ULIL_SMOR_2024_013
- Faculté/Ecole : Médecine
- Date de soutenance : 06/06/2024
- Type de mémoire : Mémoire de Master
- Discipline : Mémoire d'Orthophonie
Résumé
La déficience intellectuelle (DI) a de nombreuses répercussions sur le développement de l’enfant, notamment au niveau du langage. Les enfants avec une DI présentent donc des difficultés langagières. Cependant, le nombre de postes d’orthophonistes dans les structures spécialisées comme les Instituts Médico-Éducatifs (IME) est trop faible. Le manque de postes d’orthophonistes dans ces établissements ne permet pas de proposer un suivi orthophonique à tous les enfants. Les professionnels doivent alors choisir les personnes qui bénéficieront d’un suivi et ceux qui n’en bénéficieront pas. Dans le cadre de cette étude, l’objectif est de mettre en évidence les critères d’éligibilité, conscients ou non, à un suivi orthophonique en IME. Nous avons analysé l’impact des difficultés langagières de l’enfant, de son efficience intellectuelle, de son âge chronologique, de la présence et de l’ampleur de troubles du comportement, du niveau socioéconomique de sa famille ainsi que de l’expérience professionnelle des orthophonistes. Des questionnaires ont été utilisés afin de récolter ces données. L’étude a été conduite auprès de 239 participants répartis dans 15 IME de diverses régions françaises. Les résultats montrent que la probabilité de bénéficier d’un suivi orthophonique est positivement liée au niveau d’efficience intellectuelle du participant, au niveau socioéconomique de la famille, aux capacités langagières réceptives du participant et à la présence d’une étiologie biopathologique. L’âge chronologique du participant et son niveau langagier expressif sont négativement liés à la probabilité d’une prise en soin orthophonique. La présence et l’ampleur de troubles du comportement n’ont pas d’impact sur l’éligibilité à un suivi orthophonique. Ces résultats, à interpréter prudemment en raison de la taille restreinte de notre échantillon, mettent en évidence une certaine iniquité dans l'accès aux soins, due à la pénurie d'orthophonistes dans les IME. Ils permettent également de clarifier les facteurs influençant les décisions des professionnels.
Résumé traduit
Intellectual disability (ID) has many repercussions on a child's development, not least when it comes to language. Children with ID therefore present language difficulties. However, the number of speech therapist positions in specialized structures such as special education schools is too low. The shortage of speech therapists in these establishments means that not all children can receive speech therapy. As a result, professionals have to decide who will and who won't benefit from speech therapy. The aim of this study was to highlight the criteria for eligibility, whether conscious or not, for speech therapy in speech education schools. We analyzed the impact of the child's language difficulties, intellectual efficiency, chronological age, presence and extent of behavioral problems, family socioeconomic level and the professional experience of speech therapists. Questionnaires were used to collect this data. The study involved 239 participants from 15 special education schools in various French regions. Results showed that the probability of receiving speech therapy follow-up was positively related to the participant's level of intellectual efficiency, the family's socioeconomic level, the participant's receptive language skills and the presence of a biopathological etiology. The participant's chronological age and expressive language level are negatively related to the likelihood of speech therapy treatment. The presence and extent of behavioral problems had no impact on eligibility for speech therapy. These results, to be interpreted with caution due to the limited size of our sample, highlight a certain inequity in access to care, due to the shortage of speech therapists in special education schools. They also clarify the factors influencing professionals' decisions.
AUTEUR
- Martel, Eugénie